LA FAILLITE DEMOGRAPHIQUE D'UNE FRANCE EN DEFICIT
Le monde politique finissant a tenté, par de petits arrangements entre amis, de marginaliser un parti trop populaire, mais les réalités électorales, obstinées et implacables, viennent de le propulser dans son rôle le plus enviable : celui d’arbitre suprême. Le Rassemblement National (RN) n’aura même pas à se confronter aux déboires budgétaires catastrophiques laissés par Emmanuel Macron, se contentant d’abaisser le pouce quand il le jugera opportun. La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, jeudi dernier, n’a été rendue possible qu’après l’aval du premier parti de France et l’échec du Nouveau Front Populaire dans sa tentative de coup d’État.
Cette coalition d’extrême gauche, un patchwork bancal de mélenchonistes, communistes, socialistes et écologistes, se proclamait victorieuse des législatives malgré les 3 millions de voix qui la séparaient du RN. Samedi, à Paris, cette extrême gauche, tonitruante et démesurée, n’a rassemblé que 26 000 manifestants pour dénoncer la « trahison démocratique » représentée par la désignation de Barnier. Bien que Barnier soit indéniablement le produit d’une crise démocratique – son parti, Les Républicains, comptant à peine 47 députés et ayant frôlé les 5% lors de la dernière présidentielle – sa nomination, fragile dans sa durée, marque la fin du macronisme et du front républicain. Barnier s’est rapidement distancié du « nouveau monde » prôné par Macron et a rapidement montré que le cordon sanitaire, jadis censé isoler LFI, s’est retourné contre ses créateurs, 69% des sondés le considérant désormais comme « dangereux pour la démocratie ».
Dans cette nouvelle configuration politique, un tabou pourrait également tomber : celui de l’impossible rapprochement entre Les Républicains (LR) de Laurent Wauquiez et le RN de Marine Le Pen. Si Barnier souhaite inscrire son action dans la durée et éviter une démission prématurée du président, il devra non seulement tourner la page du macronisme, mais également mener une politique conforme aux attentes de la droite authentique, dont 80% des électeurs se sont tournés vers le RN. Les LR ont, en fin de compte, accepté de réviser leur doctrine de non-collaboration avec Macron en avalisant la nomination de Barnier, se ralliant au conseil de Nicolas Sarkozy en faveur d’une participation gouvernementale. Toutefois, si LR devient la bouée de sauvetage d’un président que les Français ne souhaitent plus, ils risquent de se fourvoyer. Pour continuer à exister, ils devront se rapprocher du RN et mener une politique qui ne se contentera pas de résoudre les enjeux tels que l’immigration, l’insécurité, le poids bureaucratique, l’endettement et la proportionnelle, mais aussi de restaurer la cohérence et l’efficacité d’un système en faillite.
La nomination de Barnier s’accompagne également d’une inquiétante réalité démographique. En 2023, la France s’est classée en 16e position en matière de croissance démographique parmi les 18 pays d’Europe occidentale, hors micro-États. Avec un taux de croissance de seulement 0,34%, la France se retrouve une fois de plus au bas du classement, loin derrière Malte, l’Islande et le Luxembourg, qui affichent des taux respectifs de 3,87%, 2,84% et 1,69%. Ces pays figurent parmi les leaders mondiaux en matière de croissance démographique, surpassant même la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la région la plus dynamique au monde. La France, en revanche, a une fois de plus été dépassée par la Suisse, l’Irlande, l’Espagne et le Royaume-Uni, dont les croissances démographiques sont respectivement de 1,64%, 1,36%, 1,09% et 1,01%. La France n’a même réussi à devancer que la Suède et l’Italie, avec des croissances respectives de 0,29% et –0,01%.
Cette stagnation démographique persistante est d’autant plus préoccupante qu’elle est le reflet d’un retard historique de deux siècles par rapport au reste de l’Europe. De 1750 à 1945, la population française n’a été multipliée que par 1,6, tandis que l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne multipliaient les leurs par trois, les Pays-Bas par quatre, et le Royaume-Uni par six. Cette lenteur de croissance démographique a contribué à l’affaiblissement de la France et, par extension, à son rôle marginal sur la scène internationale.
Aujourd’hui, ce déficit démographique se traduit par une faible capacité à compenser les erreurs politiques, tandis que la croissance démographique des autres pays européens, alimentée par des politiques d’immigration proactives, permet à ces nations de renforcer leur influence économique et géopolitique. La France, avec une croissance démographique pitoyablement faible, se retrouve distancée par ses voisins, perdant ainsi son pouvoir économique et stratégique.
Ce manque de dynamisme démographique est aggravé par un déficit de naissances quasi continu depuis près de cinq décennies, avec un indice de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations depuis 1975. Si la France avait une population proportionnelle à celle du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou de l’Italie, elle compterait aujourd’hui des centaines de millions d’habitants. Ce retard démographique, couplé à un marché du travail affaibli et une économie en difficulté, a eu des conséquences désastreuses sur la capacité de la France à maintenir son influence sur la scène mondiale.
La politique actuelle d’immigration, loin d’atténuer cette crise démographique, l’aggrave en alimentant un afflux de populations qui, loin de répondre aux besoins réels du marché du travail, exacerbent les tensions sociales et économiques. L’immigration massive, principalement en provenance de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, s’avère être un fardeau pour les systèmes sociaux et économiques de nombreux pays européens, et la France n’échappe pas à cette règle. L’Espagne, par exemple, a mis en place une politique d’immigration massive, favorisant l’arrivée de populations latino-américaines, ce qui pourrait bien être perçu comme une stratégie visant à augmenter sa population et son influence économique.
Pour contrer cette dérive et restaurer une situation démographique favorable, la France doit impérativement réviser sa politique d’immigration et promouvoir des politiques favorisant une croissance démographique interne. Cela inclut des mesures pour encourager les naissances et améliorer les conditions de vie des familles, tout en limitant les flux migratoires qui alourdissent le système et exacerbe les tensions sociales.
En conclusion, la France se trouve à un tournant crucial. La stagnation démographique persistante et l’échec des politiques actuelles imposent une nécessité urgente de réformes. Si nous continuons à ignorer cette réalité, nous risquons de nous condamner à un déclin irréversible. La France doit se réveiller et prendre des mesures audacieuses pour inverser cette tendance. Il est impératif d'adopter une approche proactive pour revitaliser la démographie nationale, stopper l’immigration incontrôlée et restaurer la vigueur économique et sociale nécessaire pour affronter les défis futurs. Le temps est venu de rompre avec les erreurs du passé et d’assurer un avenir durable pour la nation.
Phil BROQ.
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