UN SLOGAN NOMME "PAIX"
La scène mondiale est désormais un théâtre grotesque, où les puissants, comme des marionnettes, s'agitent sans vergogne, mais où personne ne semble réellement vouloir jouer le rôle du héros. Ici, le grand metteur en scène est Trump, personnage ambigu s’il en est, capable de mener une guerre sans véritable ennemi, tout en arborant fièrement son masque de pacificateur. Et à ses côtés, Netanyahou, figure éclatante d’hypocrisie, dont la posture victimaire frôle le ridicule quand on prend la peine d’observer l’ampleur de ses propres crimes. Derrière la façade diplomatique, la scène est tout autre, une scène où les masques tombent et où l’inhumanité s’affiche dans toute sa splendeur. Au moment où j’écris ces lignes, personne ne présager de l’avenir, mais je vais pourtant tenter de vous exprimer ici, et le plus clairement possible, mon ressenti. Et évidemment, je vous préviens de suite qu'il faudra bien plus que 240 caractères d'un Tweet…
L’histoire ne commence pas, elle
se répète sans fin ! Elle bégaie avec ce sinistre Netanyahou, enragé par
l’érosion de sa légitimité et prêt - comme à chaque reflux de sa popularité - à
détourner les regards de son œuvre de mort à Gaza. Le massacre en cours, que
même les euphémismes les plus serviles peinent à dissimuler, ne fait plus
illusion, et l’odeur du sang palestinien ne suffit plus à rassembler derrière
lui une opinion israélienne chaque jour un peu plus fracturée, plus lucide,
plus lasse. Alors, il sort son épouvantail préféré : l’Iran. L’ennemi éternel,
cette entité diabolique dont il use depuis quarante ans pour galvaniser ses
soutiens, faire taire ses opposants, et acheter quelques jours de silence
médiatique.
Mais le monde change, même
lentement. Même les plus dociles commencent à remonter le fil de l’histoire. À
retrouver, derrière les murs de propagande, les origines troubles de ce projet
colonial brutal, installé au cœur du monde arabe par les grandes puissances
anglo-saxonnes dès 1917, non par humanisme, mais pour y planter un avant-poste
militaire permanent à deux pas des plus grandes réserves pétrolières du globe.
Israël n’est pas le fruit d’une aspiration légitime à la paix, mais un projet
stratégique d’occupation économique et de division permanente, inscrit dans une
logique de domination géopolitique.
Et comme souvent, le mensonge se
recycle. Israël accuse l’Iran de vouloir l’arme nucléaire, sans preuve
tangible, sans élément nouveau, avec pour seul fondement l’obsession
paranoïaque d’un régime qui craint de perdre son monopole de dissuasion dans la
région. En réalité, l’Iran, à l’instar de nombreux pays industrialisés, cherche
à enrichir de l’uranium pour renforcer son autonomie énergétique, sa puissance
industrielle, et sa souveraineté technologique. Mais cela, il est interdit de
le reconnaître. Le réel est banni dès lors qu’il contredit la narration
officielle.
L’AIEA, pourtant, ne cesse de
répéter depuis 20 ans, au sujet de l’Iran, qu’il n’y a aucune activité
militaire, aucun programme clandestin, aucun écart suspect. Mais qu’importe. La
vérité n’est plus un critère, juste un obstacle. Ce qui compte, c’est d’agiter
la peur, de désigner un bouc émissaire, de réaffirmer la supériorité morale de
l’agresseur sous couvert d’auto-défense. Et c’est là que l’indécence prend un
tour carrément pathologique.
Car cette absurdité, ce
renversement orwellien où l’attaquant devient victime, ne tient debout que
grâce à la complicité servile des cinq valets de l’Empire du mal : Macron, Mertz,
Starmer, Von der Leyen et, désormais, Tusk. Tous, à leur manière, illustrent la
soumission la plus abjecte à l’ordre impérial atlantiste. Ces pantins de
l'oligarchie financière ont abandonné toute prétention à défendre les intérêts
de leurs peuples, préférant réprimer, voler, mentir, et se vautrer dans un
alignement moralement vide mais stratégiquement rentable.
Obsédés par la préservation de
leur caste et la perpétuation de leur domination, ces gouvernants utilisent
chaque crise - qu’ils provoquent ou instrumentalisent - pour dissimuler leur
faillite. Faillite politique, faillite économique, faillite morale. Israël,
pour eux, n’est pas un allié, c’est un miroir. Un concentré de leur propre
pulsion d’impunité, de violence institutionnalisée, de fabrication du chaos
pour mieux régner. Et donc, sans surprise, face à un Iran rationnel, mesuré,
pourtant encerclé, ils choisissent de soutenir celui qui bombarde, colonise,
assassine. Israël, l’agresseur, se voit accorder carte blanche. Non pas malgré,
mais à cause de ses crimes.
Leur ligne de conduite est
claire. Absurde, mais maintenue avec la rigueur d’un mantra sectaire, pour les
cinq satrapes occidentaux - Macron, Mertz, Starmer, Von der Leyen, Tusk -
Israël ne peut qu’être une victime, même lorsqu’il pilonne des hôpitaux, largue
des bombes sur des écoles ou transforme des civils en statistiques sans nom.
Selon leur catéchisme géopolitique, si tu attaques, tu es victime. Et si tu es
victime, alors tu as droit à toutes les indulgences - même au massacre
prémédité, même à la guerre préventive, même à l’épuration ethnique. Il ne
s’agit plus de politique étrangère, mais d’un culte sacrificiel où l’État
hébreu joue tour à tour le bourreau et l’agneau.
Cette inversion totale des rôles -
l’agresseur paré de l’auréole du martyr - n’est pas simplement due à une erreur
de jugement ou à un aveuglement idéologique. Elle n’est tenable qu’à travers
une connivence, une complicité active, entretenue dans les salons feutrés du
pouvoir. L’Occident, dans son ensemble, est devenu incapable de distinguer la
justice de la loyauté stratégique, la vérité du silence complice. Mais comment
expliquer cette soumission méthodique, ce mutisme organisé, cette perte totale
de souveraineté morale ? Une simple peur de l’Iran ? Une solidarité aveugle avec
l’État d’Israël ? Non. Ce n’est pas de la loyauté, c’est du chantage.
Car derrière les sourires forcés
des sommets internationaux, derrière les envolées lyriques sur les Droits de l’Homme
qu’ils piétinent à la première occasion, se cache une réalité beaucoup plus
sale : les dossiers. Ceux que le Mossad détient, patiemment, méthodiquement.
L’arrière-cour de la géopolitique mondiale est jonchée de cadavres moraux, de
deals obscènes, de chaînes de compromissions. Le réseau Epstein - que tout le
monde s’accorde à enterrer trop vite - n’était pas une aberration, mais un
rouage. Un dispositif d’ingénierie de la honte destiné à piéger, à tenir, à
faire plier. Politiques, juges, hauts fonctionnaires, tous filmés, tous
traqués, tous manipulables. Ajoutez-y les ramifications tentaculaires du
narcotrafic, du trafic d’êtres humains, de la vente d’organes, d’enfants, les bio-labs
de guerre biologique sous couvert de santé publique, et vous obtenez un
appareil de contrôle d’une efficacité redoutable. Qui parle, tombe. Qui dévie,
disparaît. Qui résiste, est désigné complotiste, extrémiste, antisémite, ou,
plus récemment, une menace pour la démocratie.
Et c’est pourquoi l’arrogance
d’Israël, son mépris ouvert pour le droit international, sa folie génocidaire,
trouvent si peu d’écho critique dans les chancelleries occidentales. Ce n’est
pas qu’elles ne voient pas, c’est qu’elles ne peuvent plus parler. L’État
israélien, dans cette configuration, agit en toute impunité, conscient que ses
protecteurs ne sont plus ses alliés, mais ses otages. Ce qui nous paraît être
une aberration diplomatique est en réalité le fruit d’un chantage parfaitement
huilé, auquel même les plus puissants se plient la tête basse.
Mais l’ironie de cette époque,
c’est que ce château de cartes, fondé sur la peur, le mensonge et la
coercition, vacille. Les révélations que nous vivons depuis l’irruption de
Trump, l’activisme croissant de figures dissidentes comme Robert F. Kennedy Jr.,
ou les percées informationnelles facilitées par l’intelligence artificielle -
cette IA en liberté que Musk pousse au-devant de la scène - contribuent à
fissurer la façade. Peu importe qu’on les aime ou non, ils ont ouvert des
brèches. Ils ont permis, parfois à leur insu, la résurgence d’une conscience
politique que l’oligarchie croyait anesthésiée à jamais.
Les scandales se succèdent, les
vérités remontent à la surface, et les peuples commencent à comprendre que la
démocratie n’est plus qu’un théâtre d’ombres où les acteurs majeurs ne sont que
des pantins des ténèbres, tel un écran de fumée médiatique derrière lequel se
jouent des tragédies réelles. Et ce n’est pas un hasard si ces secousses
surgissent maintenant, alors que la machine à broyer israélo-américaine, prise
dans son propre engrenage, perd en efficacité et en crédibilité.
L’Iran, pays millénaire souverain
et trois fois plus grand que la France, loin de se soumettre, oppose une
riposte fulgurante. Et cette riposte ne se contente plus d’être symbolique puisqu’elle
plonge plusieurs villes israéliennes dans un chaos que même l’appareil
sécuritaire d’Israël ne parvient pas totalement à contenir. Pour la première
fois depuis longtemps, la violence ne se déploie pas uniquement à Gaza ou au Sud
Liban, mais frappe le cœur du territoire israélien, et avec elle, un doute
s’installe. Car derrière les sirènes d’alerte et les déflagrations, c’est la
conscience israélienne elle-même qui vacille en vivant dans son cœur les
malheurs et les douleurs qu’elle provoque à ses voisins depuis ces 80 ans d’existence
agressive de colonie illégale. Par ailleurs, peut-on encore croire en la
légitimité d’un État voyou, ne respectant aucun traité international de l’ONU à
l’AIEA ou les verdicts de la CPI, qui ne survit que par la guerre préventive,
l’occupation et l’humiliation de peuples entiers, tout en n’étant rien d’autre
qu’un fétu de paille sans l’armement et le financement états-unien ?
Et pourtant, comme toujours, les
États-Unis, grands ordonnateurs de l’ordre moral occidental par sa capacité à déstabiliser
les gouvernements grâce à la CIA, n’y voient eux aussi qu’un exercice de
légitime défense. L’aveuglement est systémique et à commencer dès la création
des Etats-Unis avec le génocide des amérindiens. Et on comprend qu’ils le
soient - amères… Dans cette folie impérialiste et suprémaciste, on feint
d’ignorer les causes, on refuse de nommer les responsabilités et on maquille
l’agresseur en victime avec les médias de propagande. L’argumentaire est rodé,
mille fois servi, mille fois répété grâce aux financements de l’AIPAC pour
lequel et jusqu’à la mort de tous, "Israël ne fait que se défendre".
Peu importe que cette "défense" s'exerce depuis des décennies par des
agressions militaires, des blocus, des colonisations illégales, des
bombardements sur des populations civiles, du chantage et de la corruption
massive.
Pendant ce temps, les discours
diplomatiques creux, déguisés en appels à la retenue du bout des lèvres,
prolifèrent sur les réseaux sociaux et dans les chancelleries, au cas où le
vent tournerait. Partout on joue à l’équilibriste, à celui qui déplore la
montée des tensions tout en continuant d’armer l’un des belligérants. Ce ne sont
que des mots pour les livres d’histoire, mais surement pas pour la justice. Des
mots vident qui camouflent la passivité complice ou l’engagement intéressé. Car
en vérité, personne ne cherche vraiment la paix. Ni les gouvernements, ni les
lobbies, ni les stratèges géopolitiques et encore moins les banquiers qui financent
ou les marchands d’armes qui encaissent. Seuls la veulent ceux qui paient le
prix du sang que sont les civils innocents, Palestiniens, Israéliens ou
Iraniens, écrasés sous les bombes, étranglés par l’angoisse, abandonnés par ces
colosses aux pieds d’argiles qui se promènent sur le champ médiatique avec l’éthique
en bandoulière.
Trump, dans ce qu’il faut bien
appeler une "stratégie" de chaos délibéré, laisse la situation
s’envenimer, attisant les tensions jusqu’au point de rupture. Puis, au moment
soigneusement choisi, il lance l’assaut. Mais cette attaque, prétendument
chirurgicale, se révèle en réalité être un simulacre. Trois sites nucléaires
iraniens sont visés, et pourtant, curieusement, ces installations sont absolument
vides. Aucun personnel sur place, aucune activité détectée, aucun dégât réel,
aucune explosion après les frappes massives. Pourquoi ? Tout simplement parce
que l’Iran a été prévenu. L’ennemi a reçu l’invitation à quitter les lieux
avant l’arrivée des bombes. Comme je le vois, ce n’est pas une guerre, mais un
théâtre.
La frappe des Etats-Unis sur l’Iran
n’a d’autre but que de maintenir l’illusion d’un président devant entrer en
guerre parce qu’il est tenu par ses alliances électorales, d’un empire du bluff
en déclin, capable de frapper n’importe quand, n’importe où selon les médias,
sans jamais provoquer de réelles conséquences. Un Trump floué par ses propres
agences qui agissent dans son dos en Ukraine comme en Iran et le mettent devant
les faits accomplis tout en éloignant toute possibilité de réaliser ses
promesses d’apporter la paix sur la Terre. Mais si on y regarde de plus près, c’est
une opération cosmétique, une démonstration soigneusement mise en scène pour
les caméras, les électeurs sionistes et les marchés financiers. C’est clairement
une guerre de communication plus qu’une guerre tout court.
Les bombardiers B-2 Spirit sont
déployés, ravitaillés en vol, encadrés par le récit soigneusement calibré d’une
Amérique qui "agit avec retenue". Mais cette retenue est un mensonge puisqu’elle
n’est pas morale mais tactique. Car le véritable objectif n’est ni la
destruction, ni même la dissuasion. Ce qui se joue ici, c’est la réaffirmation
d’un rapport de domination où les États-Unis frappent pour rappeler qu’ils le
peuvent, et non parce qu’ils doivent. Mais surtout que leur parole ne vaut rien
puisqu’ils le font, à l’image du Mossad, dès que l’adversaire à le dos tourné
ou baisse les armes et pense de bonne foi que la négociation peut commencer.
Le message envoyé est limpide, et
profondément cynique : "Nous contrôlons la montée comme la descente de
la violence. Et si nous choisissons de ne pas tout réduire en cendres, c’est
par grâce impériale." Une négociation en forme de poker menteur, car
les USA ne savent pas vraiment quel est l’armement Iranien. En somme, une
démonstration de force aseptisée, calibrée, vide de conséquences mais pleine de
symboles. Une scène parfaitement orchestrée pour que le monde entier regarde,
frémisse… puis retourne à ses affaires. Pendant ce temps, les véritables enjeux
comme le génocide à Gaza et la folle entreprise du "Grand Israël", la
colonisation illégale de 7 pays, les morts, les famines, les sanctions, les
peuples brisés et les crimes de guerre restent hors-champ.
L’Irak, l’Arabie Saoudite, le
Yémen, la Chine, la Russie… Autant de puissances qui, dans un autre siècle
peut-être, auraient réagi à une provocation aussi flagrante. Aujourd’hui, plus rien.
Silence radio depuis des jours et des jours. Pas même un froncement de sourcil.
Une neutralité de façade qui pue la résignation, ou pire encore, la complicité.
Personne ne veut de cette guerre, qui pourrait déclencher un Armageddon et
encore moins de l’effort qu’elle exigerait pour détruire cette planète sous
occupation d’artisans psychopathiques de la mort. Parce que, dans cette
gigantesque partie de poker géopolitique, les principes sont des cartes mortes,
et la seule mise qui compte, ce sont les intérêts nationaux. Et les peuples ne
sont plus que des variables d’ajustement.
Prenons la Russie, grandiloquente
dans ses condamnations depuis des années, dénonçant à grands coups de
communiqués les frappes américaines comme violations du droit international. Et
après ? Plus rien. Pas un geste de travers, pas même une riposte lorsque l’Ukraine
otanienne détruit, grâce à l’aide des occidentaux, ses avions de combat. Juste
de la rhétorique, des discours mettant en garde contre une riposte qui ne vient
jamais, recyclée pour alimenter ses propres narratifs stratégiques. Aucun chef
d’état belligérant et arrogant, pourtant largement éliminable dans un train rempli
de coke vers Kiev ou en réunion du G7, n’est jamais puni. Aucun n’est frappé de
cancer foudroyant, d’AVC immédiat ou d’infarctus soudain comme un Litvinenko,
un Iouchenkov ou une Politkovskaia… Moscou agite les bras, mais finalement ne
bouge pas le petit doigt. La protestation sans conséquence est devenue l'art
officiel de la diplomatie moderne. Et c’est surement bien mieux ainsi, mais
loin de l’image que l’on veut nous inculquer de la méchante Russie.
Et pendant que les puissants
s’enfoncent dans leur lâcheté éclairée, voilà que Netanyahou, instigateur
notoire de la provocation israélienne, se grime une fois de plus et sans honte
en victime éternelle de sa propre folie sanguinaire et provocatrice. En
quelques déclarations bien huilées, il devient l’icône du "droit à la
défense". Mais la défense de quoi, de qui ? D’un territoire grignoté
maison après maison, de checkpoint après checkpoint, d’enfants assassinés après
enfants assassinés, d’agressions après agressions sous prétexte de sécurité. Alors
que l’Occident décadent et déliquescent, comme hypnotisé par sa propre
culpabilité historique, applaudit tous ces agissements inhumains et immoraux sans
sourciller. Le cynisme est total quand Israël, puissance occupante et
oppressante, artisan d’un apartheid moderne, réussit à se faire passer pour une
citadelle assiégée face à un Iran devenu commodément l’ennemi parfait pour
masquer le génocide des gazaouis. Et je n’aborde même pas la milice illégale DDF
(Diaspora Defense Force), créée en France par Tapiro et sa clique de truands en
bande organisée, qui a mis notre pays sous occupation sioniste en toute
impunité. Et le comble du grotesque, c’est que cette posture victimaire et d’inversion
accusatoire systématique fonctionne parfaitement.
L’attaque israélienne contre
l’Iran n’est donc qu’un rideau de fumée une opération de relations publiques
pour figer l’opinion, donner l’illusion d’un droit Divin habillée en acte de
guerre. Elle ne vise pas à détruire, mais à justifier une répression, un ordre
établi où l’agression devient logique, un statu quo ignoble dont les seuls
bénéficiaires sont les élites sécuritaires israéliennes, les banquiers
apatrides, les vendeurs d’armes et leurs alliés de Washington. Un statu quo qui
ne produit rien d’autre qu’un cycle de violence rentable, à défaut d’être
résolu.
Et dans ce théâtre absurde où les
valeurs séculaires de la civilisation sont piétinées, Trump fait son entrée.
Pas en bouffon, non, mais en faiseur d’illusions. Présentant le bombardement
américain comme une performance. Une mise en scène dont le but n’est pas de
paralyser le programme nucléaire iranien - car il faudrait beaucoup plus qu’une
dizaine de missiles et uniquement sur trois sites - mais d’envoyer un message à
la galerie. À ses électeurs, à ses bailleurs, à ses détracteurs auxquels il
trace ses "lignes rouges" à la craie, tout en sachant qu’il n’a ni la
volonté ni les moyens financiers ou militaires d’y faire respecter autre chose
qu’un récit.
Et pourtant, l’Iran, bombardé
certes, reste toujours debout. Mieux encore, cette attaque renforce non
seulement le régime mais détruit celui d’Israël. Elle rallie le peuple autour
de son gouvernement car l’ennemi extérieur, même caricatural, est toujours un
excellent ciment national. Téhéran ne vacille pas, il se durcit. À l’inverse,
Israël s’enlise dans ses contradictions. Et les populations - comprenant que
leur immunité est illusoire et leur impunité divine pas si fiable que cela -
voulant quitter ce territoire au plus vite, se retrouvent bloquées sur place et
servent de bouclier humain pour permettre à Netanyahou de gagner du temps avant
la cour martiale. Son image de "démocratie assiégée" s’effrite et ne
reste alors que la brutalité, nue, désormais revendiquée comme "stratégie".
Pendant ce temps, l’Occident, reste
ce spectateur sénile, hypnotisé par son hybris et ses propres illusions. Plus
aucun projet, plus aucune légitimité, juste une posture molle de gestionnaire
d’alliances désuètes. Il regarde, commente beaucoup, bombarde un peu, puis se
retire, laissant derrière lui un désert physique, diplomatique et moral aussi
aride que son soutien à l’Ukraine, dont plus personne ne parle. Alors,
qu’a-t-on vraiment gagné avec cette série d’attaques et de contre-attaques, ces
manigances et ces coups fourrés ? Une guerre de plus dans le monde ? Une
légitimation opportuniste de plus pour Israël ? Un Moyen-Orient encore un
peu plus déchiré et divisé ? Car - et en toile de fond - c’est toujours le
même vide, le même bluff grotesque que l’on rejoue à l’infini, dans ce cirque
planétaire où la puissance s’exerce sans honte, et où la justice n’est plus
qu’un slogan fatigué sur les lèvres de ceux qui en ont le moins l’usage.
C’est là toute la farce du XXIe
siècle avec encore une guerre sans vainqueur, mais avec ses gagnants habituels
que sont des élites bancaires confortablement installées, qui jouent aux échecs
avec des corps, pendant que les peuples s’enterrent sous les décombres des
ambitions d’autrui. Ce conflit n’aura toujours pas de héros et seulement des
narrateurs. Des gouvernants manipulés, des chefs d’états inutiles, des armées obsolètes…
Et ceux-là, bien sûr, écriront une histoire falsifiée et dévoyée avec
l’assurance de ceux qui tiennent la plume et possèdent les médias.
L’Iran, paradoxalement, en sort pour
l’instant renforcé, non pas militairement, mais symboliquement. Il devient "l’État
martyr", l’opposant acharné à l’ordre occidental déclinant, le David
éternel face à un Goliath qui, même en s’acharnant, ne parvient plus à imposer
la peur, seulement le ressentiment. Quant à Israël, il gagne du temps pour
coloniser, pour militariser, pour maquiller l’expansion en nécessité et surtout
créer un écran de fumée autour du génocide immonde qu’il perpétue au quotidien
contre des gazaouis oubliés par le monde entier. Mais à long terme, c’est un
capital moral qui s’épuise, une légitimité qui s’effrite, même parmi ses alliés
les plus inconditionnels et surtout un réveil de l’opinion publique sur la nécessité
de supprimer cette verrue du théâtre des opérations comme du concert des
nations qu’elle martyrise.
Alors que l’Occident, en pilotage
automatique vers une techno dictature, continue de prêcher la paix et la démocratie
en bombardant des pays grâce à l’Otan moribond. Sa parole est usée, sa posture
ridicule et ses ambitions aussi grotesques qu’illusoires face à la grande Russie.
Il s’accroche à une illusion de leadership perdu depuis bien longtemps, pendant
que le monde se fracture sous ses silences gênés et ses interventions absurdes.
Il n’a plus de vision, plus de boussole, plus d’économie, plus d’armée, plus d’industrie,
mais seulement des réflexes conditionnés par la peur de perdre le contrôle du
pouvoir et des privilèges.
Au bout du compte, je vous assure
que tout cela n’est qu’un théâtre d’ombres où les frappes, les discours, les
condamnations creuses, les alliances bancales, démontrent un cirque
diplomatique où l’indignation est feinte, les résolutions sans lendemain, et
les victimes condamnées à disparaître des radars dès que l’agenda médiatique
change. Alors non, ce n’est pas une guerre mondiale, encore moins nucléaire, c’est
une routine. Une mécanique bien huilée de domination, de complaisance et de
duplicité qui dure depuis plus de 150 années. On bombarde, on s’indigne, on
oublie et on recommence. Et pendant ce temps, les morts s’accumulent dans la soumission
crasse des peuples à leurs gouvernants fous, les mensonges prospèrent autant
que les banquiers apatrides, et l’humanité, elle, continue de sombrer dans
l’indifférence globalisée, perdant morale et dignité dans un grand
divertissement mondialement télévisé.
Alors, bienvenue dans le "monde
d’après" - ce grand mirage vendu comme une ère nouvelle, mais qui n’est en
réalité qu’un copier-coller fainéant du monde d’avant. Pas celui d’hier, non !
Celui de nos arrière-grands-parents, baigné dans la poudre, le sang et les
discours enflammés sur la civilisation. À ceci près qu’aujourd’hui, les
baïonnettes ont été remplacées par des drones high-tech, les décrets impériaux
par des tweets présidentiels, et les bombes au napalm par des "frappes chirurgicales",
c’est-à-dire assez précises pour toucher des hôpitaux et des écoles mais pas
les ministères ou les casernes. Un monde où la paix n’a jamais été autre chose
qu’un mot creux, vaguement utile pour les allocutions du Nouvel An ou les
cérémonies de remise de prix sponsorisées par des marchands d’armes ; où
la justice internationale est un théâtre de marionnettes, agité par les doigts
graisseux des puissants, qui n’en appellent au droit que lorsqu’ils en
contrôlent la lecture ; où l’on ne résout plus les conflits, mais on les
entretient savamment, comme on entretient un bon feu de cheminée pour qu’il ne
soit ni trop fort, ni trop faible, mais juste assez chaud pour cuire les
intérêts et les faires juter.
Non, dans ce monde, chers
lecteurs, les guerres ne sont plus faites pour être gagnées, elles sont faites
pour durer. Comme des franchises hollywoodiennes avec du sang d’innocents, des
effets spéciaux, un peu d’indignation sur les réseaux, et surtout, du cash-flow
garanti. Sanctions économiques, frappes ciblées, sommets de "la dernière
chance"... Autant d’outils pour maquiller l’indifférence en stratégie, et
l’échec en stabilité. Car dans ce grand carnaval de duplicité, le cynisme n’est
plus une posture mais le seul système de pensée encore opérant. La dernière
idéologie cohérente, parfaitement adaptée à une époque où l’on vend des
missiles au nom de la paix, où l’on bombarde les villes pour protéger les
civils, où l’on installe la démocratie à coups de bottes dans la porte et la
liberté télésurveillée.
Alors non, les amis, le monde
d’après que l’on nous promet depuis plus de 25 années n’a rien de neuf. C’est
le même vieux monde, repeint aux couleurs d’un progrès technologique, avec
juste ce qu’il faut de novlangue, de moraline wokiste et de bon divertissement
sur Netflix pour que les gens y croient encore et règles leurs impôts et taxes,
ou à défaut, s’y soumettent sans rechigner.
Phil BROQ.
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