UN SLOGAN NOMME "PAIX"

La scène mondiale est désormais un théâtre grotesque, où les puissants, comme des marionnettes, s'agitent sans vergogne, mais où personne ne semble réellement vouloir jouer le rôle du héros. Ici, le grand metteur en scène est Trump, personnage ambigu s’il en est, capable de mener une guerre sans véritable ennemi, tout en arborant fièrement son masque de pacificateur. Et à ses côtés, Netanyahou, figure éclatante d’hypocrisie, dont la posture victimaire frôle le ridicule quand on prend la peine d’observer l’ampleur de ses propres crimes. Derrière la façade diplomatique, la scène est tout autre, une scène où les masques tombent et où l’inhumanité s’affiche dans toute sa splendeur. Au moment où j’écris ces lignes, personne ne présager de l’avenir, mais je vais pourtant tenter de vous exprimer ici, et le plus clairement possible, mon ressenti. Et évidemment, je vous préviens de suite qu'il faudra bien plus que 240 caractères d'un Tweet…

L’histoire ne commence pas, elle se répète sans fin ! Elle bégaie avec ce sinistre Netanyahou, enragé par l’érosion de sa légitimité et prêt - comme à chaque reflux de sa popularité - à détourner les regards de son œuvre de mort à Gaza. Le massacre en cours, que même les euphémismes les plus serviles peinent à dissimuler, ne fait plus illusion, et l’odeur du sang palestinien ne suffit plus à rassembler derrière lui une opinion israélienne chaque jour un peu plus fracturée, plus lucide, plus lasse. Alors, il sort son épouvantail préféré : l’Iran. L’ennemi éternel, cette entité diabolique dont il use depuis quarante ans pour galvaniser ses soutiens, faire taire ses opposants, et acheter quelques jours de silence médiatique.

Mais le monde change, même lentement. Même les plus dociles commencent à remonter le fil de l’histoire. À retrouver, derrière les murs de propagande, les origines troubles de ce projet colonial brutal, installé au cœur du monde arabe par les grandes puissances anglo-saxonnes dès 1917, non par humanisme, mais pour y planter un avant-poste militaire permanent à deux pas des plus grandes réserves pétrolières du globe. Israël n’est pas le fruit d’une aspiration légitime à la paix, mais un projet stratégique d’occupation économique et de division permanente, inscrit dans une logique de domination géopolitique.

Et comme souvent, le mensonge se recycle. Israël accuse l’Iran de vouloir l’arme nucléaire, sans preuve tangible, sans élément nouveau, avec pour seul fondement l’obsession paranoïaque d’un régime qui craint de perdre son monopole de dissuasion dans la région. En réalité, l’Iran, à l’instar de nombreux pays industrialisés, cherche à enrichir de l’uranium pour renforcer son autonomie énergétique, sa puissance industrielle, et sa souveraineté technologique. Mais cela, il est interdit de le reconnaître. Le réel est banni dès lors qu’il contredit la narration officielle.

L’AIEA, pourtant, ne cesse de répéter depuis 20 ans, au sujet de l’Iran, qu’il n’y a aucune activité militaire, aucun programme clandestin, aucun écart suspect. Mais qu’importe. La vérité n’est plus un critère, juste un obstacle. Ce qui compte, c’est d’agiter la peur, de désigner un bouc émissaire, de réaffirmer la supériorité morale de l’agresseur sous couvert d’auto-défense. Et c’est là que l’indécence prend un tour carrément pathologique.

Car cette absurdité, ce renversement orwellien où l’attaquant devient victime, ne tient debout que grâce à la complicité servile des cinq valets de l’Empire du mal : Macron, Mertz, Starmer, Von der Leyen et, désormais, Tusk. Tous, à leur manière, illustrent la soumission la plus abjecte à l’ordre impérial atlantiste. Ces pantins de l'oligarchie financière ont abandonné toute prétention à défendre les intérêts de leurs peuples, préférant réprimer, voler, mentir, et se vautrer dans un alignement moralement vide mais stratégiquement rentable.

Obsédés par la préservation de leur caste et la perpétuation de leur domination, ces gouvernants utilisent chaque crise - qu’ils provoquent ou instrumentalisent - pour dissimuler leur faillite. Faillite politique, faillite économique, faillite morale. Israël, pour eux, n’est pas un allié, c’est un miroir. Un concentré de leur propre pulsion d’impunité, de violence institutionnalisée, de fabrication du chaos pour mieux régner. Et donc, sans surprise, face à un Iran rationnel, mesuré, pourtant encerclé, ils choisissent de soutenir celui qui bombarde, colonise, assassine. Israël, l’agresseur, se voit accorder carte blanche. Non pas malgré, mais à cause de ses crimes.

Leur ligne de conduite est claire. Absurde, mais maintenue avec la rigueur d’un mantra sectaire, pour les cinq satrapes occidentaux - Macron, Mertz, Starmer, Von der Leyen, Tusk - Israël ne peut qu’être une victime, même lorsqu’il pilonne des hôpitaux, largue des bombes sur des écoles ou transforme des civils en statistiques sans nom. Selon leur catéchisme géopolitique, si tu attaques, tu es victime. Et si tu es victime, alors tu as droit à toutes les indulgences - même au massacre prémédité, même à la guerre préventive, même à l’épuration ethnique. Il ne s’agit plus de politique étrangère, mais d’un culte sacrificiel où l’État hébreu joue tour à tour le bourreau et l’agneau.

Cette inversion totale des rôles - l’agresseur paré de l’auréole du martyr - n’est pas simplement due à une erreur de jugement ou à un aveuglement idéologique. Elle n’est tenable qu’à travers une connivence, une complicité active, entretenue dans les salons feutrés du pouvoir. L’Occident, dans son ensemble, est devenu incapable de distinguer la justice de la loyauté stratégique, la vérité du silence complice. Mais comment expliquer cette soumission méthodique, ce mutisme organisé, cette perte totale de souveraineté morale ? Une simple peur de l’Iran ? Une solidarité aveugle avec l’État d’Israël ? Non. Ce n’est pas de la loyauté, c’est du chantage.

Car derrière les sourires forcés des sommets internationaux, derrière les envolées lyriques sur les Droits de l’Homme qu’ils piétinent à la première occasion, se cache une réalité beaucoup plus sale : les dossiers. Ceux que le Mossad détient, patiemment, méthodiquement. L’arrière-cour de la géopolitique mondiale est jonchée de cadavres moraux, de deals obscènes, de chaînes de compromissions. Le réseau Epstein - que tout le monde s’accorde à enterrer trop vite - n’était pas une aberration, mais un rouage. Un dispositif d’ingénierie de la honte destiné à piéger, à tenir, à faire plier. Politiques, juges, hauts fonctionnaires, tous filmés, tous traqués, tous manipulables. Ajoutez-y les ramifications tentaculaires du narcotrafic, du trafic d’êtres humains, de la vente d’organes, d’enfants, les bio-labs de guerre biologique sous couvert de santé publique, et vous obtenez un appareil de contrôle d’une efficacité redoutable. Qui parle, tombe. Qui dévie, disparaît. Qui résiste, est désigné complotiste, extrémiste, antisémite, ou, plus récemment, une menace pour la démocratie.

Et c’est pourquoi l’arrogance d’Israël, son mépris ouvert pour le droit international, sa folie génocidaire, trouvent si peu d’écho critique dans les chancelleries occidentales. Ce n’est pas qu’elles ne voient pas, c’est qu’elles ne peuvent plus parler. L’État israélien, dans cette configuration, agit en toute impunité, conscient que ses protecteurs ne sont plus ses alliés, mais ses otages. Ce qui nous paraît être une aberration diplomatique est en réalité le fruit d’un chantage parfaitement huilé, auquel même les plus puissants se plient la tête basse.

Mais l’ironie de cette époque, c’est que ce château de cartes, fondé sur la peur, le mensonge et la coercition, vacille. Les révélations que nous vivons depuis l’irruption de Trump, l’activisme croissant de figures dissidentes comme Robert F. Kennedy Jr., ou les percées informationnelles facilitées par l’intelligence artificielle - cette IA en liberté que Musk pousse au-devant de la scène - contribuent à fissurer la façade. Peu importe qu’on les aime ou non, ils ont ouvert des brèches. Ils ont permis, parfois à leur insu, la résurgence d’une conscience politique que l’oligarchie croyait anesthésiée à jamais.

Les scandales se succèdent, les vérités remontent à la surface, et les peuples commencent à comprendre que la démocratie n’est plus qu’un théâtre d’ombres où les acteurs majeurs ne sont que des pantins des ténèbres, tel un écran de fumée médiatique derrière lequel se jouent des tragédies réelles. Et ce n’est pas un hasard si ces secousses surgissent maintenant, alors que la machine à broyer israélo-américaine, prise dans son propre engrenage, perd en efficacité et en crédibilité.

L’Iran, pays millénaire souverain et trois fois plus grand que la France, loin de se soumettre, oppose une riposte fulgurante. Et cette riposte ne se contente plus d’être symbolique puisqu’elle plonge plusieurs villes israéliennes dans un chaos que même l’appareil sécuritaire d’Israël ne parvient pas totalement à contenir. Pour la première fois depuis longtemps, la violence ne se déploie pas uniquement à Gaza ou au Sud Liban, mais frappe le cœur du territoire israélien, et avec elle, un doute s’installe. Car derrière les sirènes d’alerte et les déflagrations, c’est la conscience israélienne elle-même qui vacille en vivant dans son cœur les malheurs et les douleurs qu’elle provoque à ses voisins depuis ces 80 ans d’existence agressive de colonie illégale. Par ailleurs, peut-on encore croire en la légitimité d’un État voyou, ne respectant aucun traité international de l’ONU à l’AIEA ou les verdicts de la CPI, qui ne survit que par la guerre préventive, l’occupation et l’humiliation de peuples entiers, tout en n’étant rien d’autre qu’un fétu de paille sans l’armement et le financement états-unien ?

Et pourtant, comme toujours, les États-Unis, grands ordonnateurs de l’ordre moral occidental par sa capacité à déstabiliser les gouvernements grâce à la CIA, n’y voient eux aussi qu’un exercice de légitime défense. L’aveuglement est systémique et à commencer dès la création des Etats-Unis avec le génocide des amérindiens. Et on comprend qu’ils le soient - amères… Dans cette folie impérialiste et suprémaciste, on feint d’ignorer les causes, on refuse de nommer les responsabilités et on maquille l’agresseur en victime avec les médias de propagande. L’argumentaire est rodé, mille fois servi, mille fois répété grâce aux financements de l’AIPAC pour lequel et jusqu’à la mort de tous, "Israël ne fait que se défendre". Peu importe que cette "défense" s'exerce depuis des décennies par des agressions militaires, des blocus, des colonisations illégales, des bombardements sur des populations civiles, du chantage et de la corruption massive.

Pendant ce temps, les discours diplomatiques creux, déguisés en appels à la retenue du bout des lèvres, prolifèrent sur les réseaux sociaux et dans les chancelleries, au cas où le vent tournerait. Partout on joue à l’équilibriste, à celui qui déplore la montée des tensions tout en continuant d’armer l’un des belligérants. Ce ne sont que des mots pour les livres d’histoire, mais surement pas pour la justice. Des mots vident qui camouflent la passivité complice ou l’engagement intéressé. Car en vérité, personne ne cherche vraiment la paix. Ni les gouvernements, ni les lobbies, ni les stratèges géopolitiques et encore moins les banquiers qui financent ou les marchands d’armes qui encaissent. Seuls la veulent ceux qui paient le prix du sang que sont les civils innocents, Palestiniens, Israéliens ou Iraniens, écrasés sous les bombes, étranglés par l’angoisse, abandonnés par ces colosses aux pieds d’argiles qui se promènent sur le champ médiatique avec l’éthique en bandoulière.

Trump, dans ce qu’il faut bien appeler une "stratégie" de chaos délibéré, laisse la situation s’envenimer, attisant les tensions jusqu’au point de rupture. Puis, au moment soigneusement choisi, il lance l’assaut. Mais cette attaque, prétendument chirurgicale, se révèle en réalité être un simulacre. Trois sites nucléaires iraniens sont visés, et pourtant, curieusement, ces installations sont absolument vides. Aucun personnel sur place, aucune activité détectée, aucun dégât réel, aucune explosion après les frappes massives. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’Iran a été prévenu. L’ennemi a reçu l’invitation à quitter les lieux avant l’arrivée des bombes. Comme je le vois, ce n’est pas une guerre, mais un théâtre.

La frappe des Etats-Unis sur l’Iran n’a d’autre but que de maintenir l’illusion d’un président devant entrer en guerre parce qu’il est tenu par ses alliances électorales, d’un empire du bluff en déclin, capable de frapper n’importe quand, n’importe où selon les médias, sans jamais provoquer de réelles conséquences. Un Trump floué par ses propres agences qui agissent dans son dos en Ukraine comme en Iran et le mettent devant les faits accomplis tout en éloignant toute possibilité de réaliser ses promesses d’apporter la paix sur la Terre. Mais si on y regarde de plus près, c’est une opération cosmétique, une démonstration soigneusement mise en scène pour les caméras, les électeurs sionistes et les marchés financiers. C’est clairement une guerre de communication plus qu’une guerre tout court.

Les bombardiers B-2 Spirit sont déployés, ravitaillés en vol, encadrés par le récit soigneusement calibré d’une Amérique qui "agit avec retenue". Mais cette retenue est un mensonge puisqu’elle n’est pas morale mais tactique. Car le véritable objectif n’est ni la destruction, ni même la dissuasion. Ce qui se joue ici, c’est la réaffirmation d’un rapport de domination où les États-Unis frappent pour rappeler qu’ils le peuvent, et non parce qu’ils doivent. Mais surtout que leur parole ne vaut rien puisqu’ils le font, à l’image du Mossad, dès que l’adversaire à le dos tourné ou baisse les armes et pense de bonne foi que la négociation peut commencer.

Le message envoyé est limpide, et profondément cynique : "Nous contrôlons la montée comme la descente de la violence. Et si nous choisissons de ne pas tout réduire en cendres, c’est par grâce impériale." Une négociation en forme de poker menteur, car les USA ne savent pas vraiment quel est l’armement Iranien. En somme, une démonstration de force aseptisée, calibrée, vide de conséquences mais pleine de symboles. Une scène parfaitement orchestrée pour que le monde entier regarde, frémisse… puis retourne à ses affaires. Pendant ce temps, les véritables enjeux comme le génocide à Gaza et la folle entreprise du "Grand Israël", la colonisation illégale de 7 pays, les morts, les famines, les sanctions, les peuples brisés et les crimes de guerre restent hors-champ.

L’Irak, l’Arabie Saoudite, le Yémen, la Chine, la Russie… Autant de puissances qui, dans un autre siècle peut-être, auraient réagi à une provocation aussi flagrante. Aujourd’hui, plus rien. Silence radio depuis des jours et des jours. Pas même un froncement de sourcil. Une neutralité de façade qui pue la résignation, ou pire encore, la complicité. Personne ne veut de cette guerre, qui pourrait déclencher un Armageddon et encore moins de l’effort qu’elle exigerait pour détruire cette planète sous occupation d’artisans psychopathiques de la mort. Parce que, dans cette gigantesque partie de poker géopolitique, les principes sont des cartes mortes, et la seule mise qui compte, ce sont les intérêts nationaux. Et les peuples ne sont plus que des variables d’ajustement.

Prenons la Russie, grandiloquente dans ses condamnations depuis des années, dénonçant à grands coups de communiqués les frappes américaines comme violations du droit international. Et après ? Plus rien. Pas un geste de travers, pas même une riposte lorsque l’Ukraine otanienne détruit, grâce à l’aide des occidentaux, ses avions de combat. Juste de la rhétorique, des discours mettant en garde contre une riposte qui ne vient jamais, recyclée pour alimenter ses propres narratifs stratégiques. Aucun chef d’état belligérant et arrogant, pourtant largement éliminable dans un train rempli de coke vers Kiev ou en réunion du G7, n’est jamais puni. Aucun n’est frappé de cancer foudroyant, d’AVC immédiat ou d’infarctus soudain comme un Litvinenko, un Iouchenkov ou une Politkovskaia… Moscou agite les bras, mais finalement ne bouge pas le petit doigt. La protestation sans conséquence est devenue l'art officiel de la diplomatie moderne. Et c’est surement bien mieux ainsi, mais loin de l’image que l’on veut nous inculquer de la méchante Russie.

Et pendant que les puissants s’enfoncent dans leur lâcheté éclairée, voilà que Netanyahou, instigateur notoire de la provocation israélienne, se grime une fois de plus et sans honte en victime éternelle de sa propre folie sanguinaire et provocatrice. En quelques déclarations bien huilées, il devient l’icône du "droit à la défense". Mais la défense de quoi, de qui ? D’un territoire grignoté maison après maison, de checkpoint après checkpoint, d’enfants assassinés après enfants assassinés, d’agressions après agressions sous prétexte de sécurité. Alors que l’Occident décadent et déliquescent, comme hypnotisé par sa propre culpabilité historique, applaudit tous ces agissements inhumains et immoraux sans sourciller. Le cynisme est total quand Israël, puissance occupante et oppressante, artisan d’un apartheid moderne, réussit à se faire passer pour une citadelle assiégée face à un Iran devenu commodément l’ennemi parfait pour masquer le génocide des gazaouis. Et je n’aborde même pas la milice illégale DDF (Diaspora Defense Force), créée en France par Tapiro et sa clique de truands en bande organisée, qui a mis notre pays sous occupation sioniste en toute impunité. Et le comble du grotesque, c’est que cette posture victimaire et d’inversion accusatoire systématique fonctionne parfaitement.

L’attaque israélienne contre l’Iran n’est donc qu’un rideau de fumée une opération de relations publiques pour figer l’opinion, donner l’illusion d’un droit Divin habillée en acte de guerre. Elle ne vise pas à détruire, mais à justifier une répression, un ordre établi où l’agression devient logique, un statu quo ignoble dont les seuls bénéficiaires sont les élites sécuritaires israéliennes, les banquiers apatrides, les vendeurs d’armes et leurs alliés de Washington. Un statu quo qui ne produit rien d’autre qu’un cycle de violence rentable, à défaut d’être résolu.

Et dans ce théâtre absurde où les valeurs séculaires de la civilisation sont piétinées, Trump fait son entrée. Pas en bouffon, non, mais en faiseur d’illusions. Présentant le bombardement américain comme une performance. Une mise en scène dont le but n’est pas de paralyser le programme nucléaire iranien - car il faudrait beaucoup plus qu’une dizaine de missiles et uniquement sur trois sites - mais d’envoyer un message à la galerie. À ses électeurs, à ses bailleurs, à ses détracteurs auxquels il trace ses "lignes rouges" à la craie, tout en sachant qu’il n’a ni la volonté ni les moyens financiers ou militaires d’y faire respecter autre chose qu’un récit.

Et pourtant, l’Iran, bombardé certes, reste toujours debout. Mieux encore, cette attaque renforce non seulement le régime mais détruit celui d’Israël. Elle rallie le peuple autour de son gouvernement car l’ennemi extérieur, même caricatural, est toujours un excellent ciment national. Téhéran ne vacille pas, il se durcit. À l’inverse, Israël s’enlise dans ses contradictions. Et les populations - comprenant que leur immunité est illusoire et leur impunité divine pas si fiable que cela - voulant quitter ce territoire au plus vite, se retrouvent bloquées sur place et servent de bouclier humain pour permettre à Netanyahou de gagner du temps avant la cour martiale. Son image de "démocratie assiégée" s’effrite et ne reste alors que la brutalité, nue, désormais revendiquée comme "stratégie".

Pendant ce temps, l’Occident, reste ce spectateur sénile, hypnotisé par son hybris et ses propres illusions. Plus aucun projet, plus aucune légitimité, juste une posture molle de gestionnaire d’alliances désuètes. Il regarde, commente beaucoup, bombarde un peu, puis se retire, laissant derrière lui un désert physique, diplomatique et moral aussi aride que son soutien à l’Ukraine, dont plus personne ne parle. Alors, qu’a-t-on vraiment gagné avec cette série d’attaques et de contre-attaques, ces manigances et ces coups fourrés ? Une guerre de plus dans le monde ? Une légitimation opportuniste de plus pour Israël ? Un Moyen-Orient encore un peu plus déchiré et divisé ? Car - et en toile de fond - c’est toujours le même vide, le même bluff grotesque que l’on rejoue à l’infini, dans ce cirque planétaire où la puissance s’exerce sans honte, et où la justice n’est plus qu’un slogan fatigué sur les lèvres de ceux qui en ont le moins l’usage.

C’est là toute la farce du XXIe siècle avec encore une guerre sans vainqueur, mais avec ses gagnants habituels que sont des élites bancaires confortablement installées, qui jouent aux échecs avec des corps, pendant que les peuples s’enterrent sous les décombres des ambitions d’autrui. Ce conflit n’aura toujours pas de héros et seulement des narrateurs. Des gouvernants manipulés, des chefs d’états inutiles, des armées obsolètes… Et ceux-là, bien sûr, écriront une histoire falsifiée et dévoyée avec l’assurance de ceux qui tiennent la plume et possèdent les médias.

L’Iran, paradoxalement, en sort pour l’instant renforcé, non pas militairement, mais symboliquement. Il devient "l’État martyr", l’opposant acharné à l’ordre occidental déclinant, le David éternel face à un Goliath qui, même en s’acharnant, ne parvient plus à imposer la peur, seulement le ressentiment. Quant à Israël, il gagne du temps pour coloniser, pour militariser, pour maquiller l’expansion en nécessité et surtout créer un écran de fumée autour du génocide immonde qu’il perpétue au quotidien contre des gazaouis oubliés par le monde entier. Mais à long terme, c’est un capital moral qui s’épuise, une légitimité qui s’effrite, même parmi ses alliés les plus inconditionnels et surtout un réveil de l’opinion publique sur la nécessité de supprimer cette verrue du théâtre des opérations comme du concert des nations qu’elle martyrise.

Alors que l’Occident, en pilotage automatique vers une techno dictature, continue de prêcher la paix et la démocratie en bombardant des pays grâce à l’Otan moribond. Sa parole est usée, sa posture ridicule et ses ambitions aussi grotesques qu’illusoires face à la grande Russie. Il s’accroche à une illusion de leadership perdu depuis bien longtemps, pendant que le monde se fracture sous ses silences gênés et ses interventions absurdes. Il n’a plus de vision, plus de boussole, plus d’économie, plus d’armée, plus d’industrie, mais seulement des réflexes conditionnés par la peur de perdre le contrôle du pouvoir et des privilèges.

Au bout du compte, je vous assure que tout cela n’est qu’un théâtre d’ombres où les frappes, les discours, les condamnations creuses, les alliances bancales, démontrent un cirque diplomatique où l’indignation est feinte, les résolutions sans lendemain, et les victimes condamnées à disparaître des radars dès que l’agenda médiatique change. Alors non, ce n’est pas une guerre mondiale, encore moins nucléaire, c’est une routine. Une mécanique bien huilée de domination, de complaisance et de duplicité qui dure depuis plus de 150 années. On bombarde, on s’indigne, on oublie et on recommence. Et pendant ce temps, les morts s’accumulent dans la soumission crasse des peuples à leurs gouvernants fous, les mensonges prospèrent autant que les banquiers apatrides, et l’humanité, elle, continue de sombrer dans l’indifférence globalisée, perdant morale et dignité dans un grand divertissement mondialement télévisé.

Alors, bienvenue dans le "monde d’après" - ce grand mirage vendu comme une ère nouvelle, mais qui n’est en réalité qu’un copier-coller fainéant du monde d’avant. Pas celui d’hier, non ! Celui de nos arrière-grands-parents, baigné dans la poudre, le sang et les discours enflammés sur la civilisation. À ceci près qu’aujourd’hui, les baïonnettes ont été remplacées par des drones high-tech, les décrets impériaux par des tweets présidentiels, et les bombes au napalm par des "frappes chirurgicales", c’est-à-dire assez précises pour toucher des hôpitaux et des écoles mais pas les ministères ou les casernes. Un monde où la paix n’a jamais été autre chose qu’un mot creux, vaguement utile pour les allocutions du Nouvel An ou les cérémonies de remise de prix sponsorisées par des marchands d’armes ; où la justice internationale est un théâtre de marionnettes, agité par les doigts graisseux des puissants, qui n’en appellent au droit que lorsqu’ils en contrôlent la lecture ; où l’on ne résout plus les conflits, mais on les entretient savamment, comme on entretient un bon feu de cheminée pour qu’il ne soit ni trop fort, ni trop faible, mais juste assez chaud pour cuire les intérêts et les faires juter.

Non, dans ce monde, chers lecteurs, les guerres ne sont plus faites pour être gagnées, elles sont faites pour durer. Comme des franchises hollywoodiennes avec du sang d’innocents, des effets spéciaux, un peu d’indignation sur les réseaux, et surtout, du cash-flow garanti. Sanctions économiques, frappes ciblées, sommets de "la dernière chance"... Autant d’outils pour maquiller l’indifférence en stratégie, et l’échec en stabilité. Car dans ce grand carnaval de duplicité, le cynisme n’est plus une posture mais le seul système de pensée encore opérant. La dernière idéologie cohérente, parfaitement adaptée à une époque où l’on vend des missiles au nom de la paix, où l’on bombarde les villes pour protéger les civils, où l’on installe la démocratie à coups de bottes dans la porte et la liberté télésurveillée.

Alors non, les amis, le monde d’après que l’on nous promet depuis plus de 25 années n’a rien de neuf. C’est le même vieux monde, repeint aux couleurs d’un progrès technologique, avec juste ce qu’il faut de novlangue, de moraline wokiste et de bon divertissement sur Netflix pour que les gens y croient encore et règles leurs impôts et taxes, ou à défaut, s’y soumettent sans rechigner.

Phil BROQ.

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