DU PROGRÈS SOCIALISTE À LA PURGE MONDIALISTE - Partie 1

On ne compte plus les cours, les manuels, les films, les romans qui ont sculpté notre imaginaire politique où les horreurs du XXe siècle seraient nées de la droite. Le fascisme, la réaction, les colonels, les croix gammées. Voilà l’ennemi officiel, celui qu’on montre du doigt dans les musées de la honte et les slogans militants. Mais pendant que l’on condamnait, à raison, les crimes de l’extrême droite - comme ceux que commettent les israélites depuis 80 ans - une autre idéologie, bien plus vaste, bien plus durable, tissait méthodiquement sa toile d’acier autour des peuples. Une idéologie née au nom du peuple, mais qui a partout agit au nom du Parti, imposé l’État total, détruit les libertés, et institutionnalisé la terreur. Cette idéologie, c’est celle de la gauche radicale, du socialisme révolutionnaire, du collectivisme doctrinaire. Elle n’a pas seulement trahi ses promesses, elle les a utilisé comme armes. Et l’Histoire, loin d’absoudre ses crimes, l'étale en long et en large, pour qui a le courage de les regarder.

On nous a tous appris que les grandes tragédies politiques du XXe siècle seraient le fruit vénéneux de la droite autoritaire : le fascisme, le nazisme, les monarchies déclinantes, le cléricalisme réactionnaire. Et pourtant, en y regardant de près, ce ne sont pas ces idéologies honnis qui ont produit les plus grandes boucheries de l’ère moderne, mais bien cette gauche révolutionnaire, socialiste, collectiviste, prétendument animée par l’idéal d’égalité et de justice. Une imposture sanglante, constamment édulcorée sous les oripeaux du progrès, mais dont les victimes se chiffrent par dizaines de millions. La gauche a tué avec enthousiasme, avec méthode, avec doctrine. Et elle l’a fait au nom du bonheur futur.

Au nom d’un socialisme originel, celui des pionniers sionistes de 1917, rêveurs d’un "foyer national juif" humaniste, s’est immiscé un monstre idéologique : un "socialisme" maquillé en colonisation messianique, qui a viré à l’extrême droite la plus radicale. Ce projet, né sous la bannière de la solidarité collective, s’est mué aujourd’hui en empire de la violence aveugle avec un génocide programmé contre les Gazaouis, un massacre d’enfants comme rituel d’État, une famine instrumentalisée, des exactions systématiques dont les images souillent chaque journal mondial. Les bureaux de l’ONU, la Cour Pénale Internationale, toutes les institutions internationales crient au crime de masse, à l’apartheid, jusqu’à la famine comme arme de guerre (1) (2) (3) (4) (5). Ce terrorisme d’État, construit sur le même modèle idéologique que celui qu’il prétendait dépasser, est devenu la face la plus brutale, la plus cynique de la droite sociale. Une révolution inversée, une dictature inversée, une monstruosité en bande organisée.

Il est impossible de comprendre la genèse du socialisme révolutionnaire sans évoquer le rôle d’une frange intellectuelle juive de l’Europe centrale, issue des milieux émancipés du XIXe siècle. Karl Marx lui-même, né dans une famille juive convertie au protestantisme, a forgé sa critique du capitalisme et sa haine de la religion Chrétienne dans une Europe traversée par les tensions entre modernité, sécularisation et antisémitisme. Autour de lui, dans la sphère socialiste, nombre de figures très influentes comme Rosa Luxemburg, Trotski, Zinoviev, Kamenev, qui étaient d’origine juive, non pas en tant que représentants d’un judaïsme traditionnel, mais comme produits d’une rupture radicale avec leur héritage, adoptant un messianisme politique en lieu et place de la foi. Ce courant, qu’on peut appeler le "socialisme juif laïcisé", a alimenté les révolutions socialistes européennes et, plus tard, une grande partie de l’idéologie sioniste. Car le sionisme, loin d’être seulement un projet national, a d’abord été un prolongement séculier et socialiste avec Theodor Herzl qui rêvait d’un État juif moderne, mais c’est David Ben Gourion et les premiers kibboutzim marxistes qui ont façonné la société israélienne sur des bases collectivistes.

Ainsi, du marxisme au sionisme, un même fil idéologique traverse le XXe siècle avec le culte de l’Histoire, le rejet du libéralisme, la volonté de régénérer l’Homme par le collectif et la discipline. Ce n’est pas l’origine judaïque qui est en cause, mais la manière dont une partie de l’intelligentsia juive a, en rejetant la religion issue de la Torah et l’assimilation, épousé des dogmes politiques absolus, les textes racistes et suprématistes du Talmud, avec les conséquences que l’Histoire a payé au prix du sang. 

En effet, si le judaïsme originel, tel qu’il s’exprime dans la Torah, portait la noblesse d’une foi ancienne, structurée autour de lois morales, de traditions spirituelles et d’un rapport sacré à la justice, au fil des siècles, une dérive s’est opérée avec la centralité du Talmud, recueil de commentaires rabbiniques postérieurs, qui a progressivement substitué à l’élan religieux une logique identitaire, fermée, où l’universel cède la place à l’entre-soi. Ce qui fut religion devint alors, pour certains courants, une idéologie de séparation, imprégnée de visions ethno-séparatistes, jusqu’à frôler, dans ses versions les plus radicales, un suprémacisme théologique incompatible avec les principes égalitaires dont elle se réclamait à l’origine. (6)(7)(8)(9)(10)(11)

Tout commence en 1917, dans le fracas d’une Russie écartelée par la guerre et la misère. La révolution populaire de février est rapidement confisquée par une minorité idéologique fanatique nommés les bolcheviques. Sous la direction de Lénine, le pouvoir est arraché par les armes et non conquis par le peuple. Le résultat est immédiat : déportations, exécutions, censure, suppression des oppositions, liquidation physique des "ennemis de classe". Le Goulag n’est pas une invention stalinienne. Il naît dès les premières années du régime socialiste léniniste. Le totalitarisme, dans sa forme moderne, trouve là son berceau. Sous le prétexte de libérer les masses, on les enchaîne à l’État, désormais unique propriétaire des vies et des consciences. (12)

À la mort de Lénine, son successeur ne fait que systématiser la terreur. Staline, architecte d’un pouvoir total, élève le socialisme réel au rang de machine à exterminer. Les famines organisées, notamment l’Holodomor en Ukraine, les purges de masse, les procès truqués, les millions de déportés vers les camps de travail, tout cela est mis en œuvre avec une froideur industrielle. La dictature stalinienne n’a jamais trahi le  socialisme marxiste-léniniste ; elle en a été l’aboutissement logique. L’idéologie n’a pas été déformée puisqu'elle a été appliquée avec rigueur. L’État devient le seul acteur économique, social, moral. L’individu disparaît, broyé par la planification, la dénonciation, l’encadrement permanent. Ce n’est pas l’échec du socialisme, c’est son triomphe méthodique… contre l’Homme. (13)

Alors que le modèle soviétique impose sa chape de plomb sur l’Europe de l’Est, un autre tyran émerge encore plus à l’Est, dans un pays aux dimensions d’un continent, c'est Mao Zedong. En Chine, il se proclame héritier de Marx et Lénine, mais il va plus loin encore. Par le "Grand Bond en Avant", tentative délirante de collectivisation agricole et industrielle, il provoque la plus grande famine de l’histoire humaine : entre 45 et 60 millions de morts selon les sources. Non content d’avoir affamé son peuple, Mao lance ensuite la "Révolution culturelle", un déchaînement de fanatisme idéologique où intellectuels, artistes, enseignants, religieux sont traqués, humiliés, emprisonnés, tués. Là encore, l’objectif est égalitaire. Et comme toujours, l’égalité se fait dans la misère, la servitude et le sang. (14)

Mais qu’en est-il des nazis, ces nationaux-socialistes allemands ? On nous objectera qu’Hitler était d’extrême droite et que le IIIe Reich incarne la quintessence du fascisme. Et certes, l’idéologie nazie fut racialiste, impérialiste, militariste, résolument antisémite. Elle n’avait rien de marxiste. Et pourtant, le mot "socialisme" n’y figure pas par hasard. Le national-socialisme, par son nom même, revendique un héritage "social", une volonté de dépassement du capitalisme libéral classique au profit d’un État autoritaire, planificateur, redistributeur - mais selon des critères ethniques et non de classe.

Le NSDAP, Parti national-socialiste des travailleurs allemands, mena une politique économique fortement interventionniste : contrôle des prix, nationalisations partielles, travaux publics massifs, suppression de la libre entreprise au profit de grands cartels liés au pouvoir. L’économie était soumise à l’État, les syndicats dissous, les grèves interdites. Le salariat était enrégimenté dans un "Front du travail" étatique. Le tout encadré par une propagande omniprésente exaltant le peuple, le collectif, l’effort commun, l’abolition des divisions de classe au profit de l’unité "nationale". Une forme de socialisme ethnique, où l’ennemi n’est plus le bourgeois, mais l’étranger, le juif, le cosmopolite.

Et il faut le dire clairement, le national-socialisme est une aberration idéologique bâtarde. Un monstre hybride. Il recycle certains codes du marxisme - rejet du libéralisme, culte de l’État, société sans conflit de classes - tout en leur appliquant une logique raciste, autoritaire, ultra-nationaliste. Contrairement à ce que certains croient ou souhaitent faire croire, Hitler ne fut ni un capitaliste pur, ni un libéral, ni un conservateur classique. Il fut l’enfant monstrueux d’un siècle de radicalismes. S’il ne fut pas marxiste, il n’en fut pas moins collectiviste.

Il serait donc naïf de l’exclure totalement de ce funeste tableau. Le nazisme n’est pas le miroir opposé du stalinisme ; c’en est plutôt le cousin haï. Et dans leurs méthodes - contrôle de la presse, embrigadement de la jeunesse, police politique, surveillance généralisée, culte du chef, terreur de masse - les similitudes sautent aux yeux. Quand l’individu est dissous dans un idéal collectif, qu’il soit ouvrier ou aryen, rouge ou brun, c’est toujours la liberté qui crève.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde s’est donc trouvé divisé entre deux blocs antagonistes, le capitalisme libéral de l’Ouest et le socialisme dirigé par l’URSS. C’est dans ce contexte que des régimes dits "socialistes populaires" ont émergé dans les pays d’Europe de l’Est, installant une forme de totalitarisme socialiste particulièrement vicieuse. (15) L’URSS, après sa victoire contre le nazisme, a étendu son influence, écrasant les pays d’Europe centrale et orientale sous un lourd joug idéologique, et imposant des régimes socialistes qui, tout comme le modèle soviétique, ont laissé une trace indélébile de terreur et de répression. La "libération" du peuple par le socialisme ne fût, en réalité, qu’un autre nom pour l'asservissement tyrannique.

La mise en place de ces républiques "populaires" n’était rien d’autre qu’une extension de la dictature stalinienne à l’échelle européenne. Le Parti communiste, soutenu par l’Armée rouge, a consolidé son pouvoir en éliminant systématiquement les oppositions, tant internes qu’externes. En Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie ou encore en Roumanie, des purges impitoyables ont eu lieu dès les premières années du régime. (16) Toute opposition politique, qu’elle fût d’origines sociales-démocrates ou chrétiennes-démocrates, a été écrasée sous la botte du stalinisme. Les journalistes, les écrivains, les intellectuels, les catholiques, les paysans récalcitrants, etc., tous étaient suspects d’être des "ennemis du peuple" et traités comme tels.

En Albanie, le régime d’Enver Hoxha, au pouvoir de 1944 à 1985, pousse encore plus loin la logique totalitaire. Inspiré d’abord par Staline, puis par Mao après la rupture sino-soviétique en 1961, Hoxha impose un isolement paranoïaque à son peuple. Il ferme le pays à toute influence extérieure, érige plus de 170 000 bunkers, interdit la religion dès 1967, réprime toute opposition et transforme l’Albanie en un goulag à ciel ouvert. Le Parti unique contrôle jusqu’aux moindres gestes des citoyens. L’Albanie devient un laboratoire du fanatisme idéologique, où même la Chine maoïste finira par être jugée trop tiède. L’utopie socialiste y accouche d’un désert humain. (17)

En Yougoslavie, Josip Broz Tito, maître du pays de 1945 à sa mort en 1980, est souvent présenté comme un dictateur plus "libéral", parce qu’indépendant de Moscou dès la rupture de 1948. Mais le régime yougoslave reste une dictature à parti unique. La police politique (UDBA) traque les opposants, les nationalismes sont brutalement réprimés, et les camps de prisonniers politiques - notamment Goli Otok, ouvert en 1949, surnommé "l’Alcatraz communiste" - font partie intégrante du système. L’"autogestion" yougoslave, présentée comme une troisième voie, n’a pas empêché la répression féroce, ni l’échec économique. Là encore, l’individu est sacrifié à l’idéal collectif, et toute tentative de dissidence est perçue comme une trahison. (18)

Enfin, en Allemagne de l’Est, la RDA (République Démocratique Allemande), fondée en 1949 et dissoute en 1990, perfectionne les méthodes de contrôle de la population. Le mur de Berlin, érigé en 1961, n’a pas été construit pour protéger le socialisme du capitalisme, mais pour empêcher les citoyens de fuir leur "paradis ouvrier". La Stasi, police politique omniprésente, infiltre chaque quartier, chaque famille, chaque bureau. À son apogée, on compte un informateur pour 63 habitants. L’espionnage domestique devient un mode de gouvernance. Les tentatives de fuite sont punies de prison, voire de mort. Ce régime, qui se voulait le fleuron du socialisme scientifique, aura surtout été un laboratoire du soupçon, de la surveillance et de l’effacement de la liberté. (19)

Le goulag soviétique ne s’est pas arrêté aux frontières de l’Union soviétique. En Pologne, les "internés politiques" étaient envoyés dans des camps de travail. En Hongrie, les révoltes de 1956 ont été brutalement réprimées, et les dissidents emprisonnés, torturés, voire exécutés. (20) En Roumanie, Nicolae Ceaușescu, bien plus tard que Staline, n’a cessé d’écraser toute velléité de liberté, et son régime socialiste est marqué par la surveillance extrême de la population, la délation systématique et la création d’un système de répression policière digne des pires dictatures. (21)

En Tchécoslovaquie, l’"hiver de Prague" en 1968 a été un symbole de cette résistance à l’oppression. L’appel au "socialisme à visage humain" lancé par Alexander Dubček fût étouffé dans le sang par les tanks soviétiques, venus rappeler à tout un peuple qu’aucune forme d’autonomie ou d’indépendance de pensée n’était permise. Ces régimes étaient tous des régimes d’enfermement où toute forme de dissidence était écrasée au nom du "progrès" et de l’unité. (22)

Ainsi, derrière la façade de "libération", ces régimes ont imposé un contrôle total sur l’économie, la société, l’individu. Le socialisme des peuples "libérés" s’est révélé être un piège, une machine de répression et de soumission qui a défiguré l’Europe de l’Est. Le destin de ces nations n’a été qu’un prolongement d’un système d’oppression centralisé, un monstre bureaucratique et tyrannique qui a étouffé toute forme de liberté, tout en répandant la peur et la délation à chaque coin de rue.

Le Cambodge offre, quelques années plus tard, un concentré d’horreur socialiste à l’état pur. Pol Pot, formé en France, inspiré par Mao, veut revenir à l’année zéro. Il rase les villes, abolit la monnaie, ferme les écoles, interdit la médecine moderne. Un tiers de la population est exterminé. Toute personne instruite est suspecte. L'intelligence devient un crime. Sous les Khmers rouges, il ne s’agit plus simplement d’imposer le socialisme par la terreur, il s’agit d’exterminer tout ce qui s’oppose à l’utopie. Le collectivisme devient une arme d’anéantissement total. Il ne reste plus de classes sociales, il ne reste plus de société, seulement un champ de ruines idéologiques. (23)

Si la Chine de Mao et le Cambodge de Pol Pot ont incarné les formes les plus visibles du totalitarisme socialiste en Asie, d’autres régimes ont appliqué, avec des degrés variables de radicalité, le même logiciel idéologique, avec les mêmes conséquences : terreur, famine, répression, culte du Parti, écrasement de l’individu.

En Corée du Nord, l’idéologie socialiste atteint une forme de perversion absolue. Depuis 1948, Kim Il-sung fonde un régime marxiste-léniniste calqué sur le modèle stalinien, avec camps de travail, culte du chef, parti unique, et purge systématique des opposants. La guerre de Corée (1950–1953) renforce le pouvoir du régime, qui devient totalement clos. La doctrine du Juche, sorte de marxisme nationaliste autarcique, ne fait qu’exacerber l’isolement. Sous Kim Jong-il, puis Kim Jong-un, la terreur est institutionnalisée : camps de prisonniers politiques, famine provoquée dans les années 1990 (entre 600 000 et 2 millions de morts), exécutions publiques, surveillance de masse, punition des "fautes idéologiques" sur trois générations. Le pays tout entier est transformé en un camp à ciel fermé, où le Parti est tout, et l’individu n’est rien. (24)

Au Vietnam, le Parti communiste prend le pouvoir au Nord en 1954 après la victoire de Diên Biên Phu, puis unifie le pays par la force en 1975, à la chute de Saïgon. Hô Chi Minh, figure tutélaire du marxisme-léninisme vietnamien, impose un modèle inspiré de Moscou et de Pékin. La réforme agraire de 1953–1956, orchestrée avec l’aide de conseillers chinois, conduit à des milliers d’exécutions sommaires de paysans "riches" ou "réactionnaires" (estimées entre 13 500 et 100 000 morts selon les sources). (25) Après la guerre, le régime unifié impose une collectivisation brutale, rééduque les opposants dans des camps, déporte des minorités ethniques, et pousse près de 2 millions de personnes à fuir par la mer - les fameux "boat people". Les slogans de justice sociale cachent une épuration méthodique de la société, dans la droite ligne du marxisme appliqué à la vietnamienne. (26)

Au Laos, le Parti révolutionnaire populaire Lao prend le pouvoir en 1975, avec l’aide du Vietnam communiste, renversant la monarchie. Le régime s’aligne immédiatement sur l’URSS et le bloc de l’Est. Dans les années qui suivent, plus de 30 000 personnes sont envoyées dans des camps de "rééducation" - anciens fonctionnaires, militaires royalistes, intellectuels. (27) Les minorités ethniques, notamment les Hmong, sont particulièrement visées. Chassés, persécutés, parfois exterminés, beaucoup fuient à travers la jungle ou vers les camps de réfugiés en Thaïlande. Le Laos devient une satrapie socialiste, opaque, autoritaire, marquée par la peur et la misère - toujours au nom de la libération des masses.

Pendant ce temps, dans les Caraïbes, un autre despote se taille une légende : Fidel Castro, arrivé au pouvoir en 1959 après la révolution contre Batista, puis autoproclamé Premier ministre (1959–1976) et ensuite Président (1976–2008). Adulé par la gauche occidentale pendant des décennies, il gouverne Cuba comme une prison à ciel ouvert. Parti d’un discours romantique et tiers-mondiste, il impose très vite un pouvoir personnel, sans opposition, sans élection libre, sans liberté de la presse. Les camps de travail (les UMAP, créés en 1965) se remplissent, les dissidents disparaissent, l’homosexualité est criminalisée, l’Église persécutée. (28) Mais Castro critique l’impérialisme américain, alors tout lui est pardonné. L’élite progressiste le couvre d’éloges, en fermant les yeux sur les geôles de La Havane. (29) Encore une fois, l’idéologie protège le tyran.

Plus récemment encore, le Venezuela a offert une version moderne - et molle, mais non moins destructrice - de ce même poison idéologique. Hugo Chávez, élu en 1998, puis Président jusqu’à sa mort en 2013, lance le projet du "socialisme du XXIe siècle", qu’il transmet à son successeur Nicolás Maduro, au pouvoir depuis 2013. Nationalisations massives, contrôle des médias, répression de l’opposition, militarisation du pouvoir civil, destruction de l’économie de marché, tout y est. Le pays, pourtant riche en pétrole, sombre dans une inflation délirante (plusieurs millions de % en 2018), des pénuries alimentaires, l’exode de plus de 7 millions de personnes. (30) Le peuple crève pendant que le régime érige des statues à Bolívar. Mais puisqu’on parle encore d’anti-impérialisme, la gauche radicale fait mine de ne pas voir la famine.

Quant au cas de Salvador Allende, Président du Chili de 1970 jusqu’à sa mort en 1973, il mérite d’être traité avec rigueur. Certes, il fut élu démocratiquement. Mais très vite, son programme radical - nationalisations de secteurs entiers dès 1971, réformes agraires forcées, alignement idéologique sur Cuba, discours marxiste affirmé - plonge le pays dans une crise sociale, économique et politique sans précédent. L’inflation dépasse les 600 % en 1973, les milices armées révolutionnaires s’agitent dans les rues, l’État chancelle. Allende tolère les groupes les plus extrêmes (comme le MIR), contourne certaines décisions du Congrès, et reçoit un soutien direct de l’URSS et de La Havane. (31) Ce n’était pas encore une dictature, mais tout laissait présager qu’elle couvait. Ce n’était pas un dictateur, mais c’était un révolutionnaire en marche. La voie parlementaire n’était qu’un prélude. (32)

Face à cette litanie macabre de dictateurs socialites, certains opposent systématiquement deux noms : Franco et Pinochet. Et il serait malhonnête de nier qu’ils furent des dictateurs. Franco a gouverné l’Espagne d’une main de fer, et Pinochet a pris le pouvoir par un coup d’État. Mais aucune de ces figures n’a prétendu instaurer un paradis égalitaire. Aucune n’a collectivisé la société ni rêvé d’un "Homme nouveau". Leur répression, brutale et ciblée, n’a jamais atteint les sommets industriels de la mort planifiée que le socialisme a su produire. Pinochet, d’ailleurs, organise un référendum en 1988. Il perd, accepte le résultat, quitte le pouvoir. Essayez de trouver un seul dictateur socialiste ayant fait de même.

Ainsi, bien que l’histoire du XXe siècle ait mis en lumière les atrocités commises au nom de l’extrême droite et du fascisme, on comprend qu'un autre courant idéologique, beaucoup plus insidieux et étendu, a été largement minimisé par l'école de la république et les médias dominants. C'est celui de la gauche révolutionnaire, du socialisme et du collectivisme, qui, sous des promesses d'égalité et de justice, a semé le chaos et la terreur dans de nombreuses nations. Et ce phénomène ne se limite pas à une seule région, mais s’étend bien au-delà, en particulier dans le cas de l’Afrique et de la France que nous allons aborder dans le prochain article.

Dans cette seconde partie de notre réflexion, nous aborderons aussi comment cette idéologie, nourrie par des influences multiples, notamment l'infiltration des principes talmudiques et l’ambition mondialiste, a façonné la tragédie mondiale actuelle. L’Afrique et la France, en particulier, servent de terrains d'expérimentation pour des forces qui œuvrent à détruire les fondements culturels et spirituels des peuples, tout en imposant une domination idéologique qui dépasse les frontières. 

Nous explorerons aussi comment cette mouvance, alimentée par l'idéologie talmudiste, à travers des acteurs tels que les franc-maçons et ses alliances secrètes, a manipulé les événements historiques et mondiaux pour imposer une réalité de plus en plus écrasante.

La suite au prochain article...

Phil BROQ.

Blog de l'éveillé

Sources :

1. The Guardian, Israel attack on Gaza hospital may constitute war crimes, août 2025
2. United Nations, UN Special Committee press release on OPT, novembre 2024
3. BBC News, UN condemns Gaza famine as deliberate, juillet 2025
4. Wikipedia, Independent International Commission of Inquiry on the OPT
5. Reuters, ICC judges reject Israel’s request to withdraw Netanyahu arrest warrant, juillet 2025
6. Orlando Figes, Revolutionary Russia, 1891–1991
7. Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé
8. Robert Wistrich, Revolutionary Jews from Marx to Trotsky
9. Walter Laqueur, A History of Zionism
10. Paul Johnson, Histoire des Juifs
11. Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme
12. Stéphane Courtois (dir.), Le Livre noir du communismeRobert Conquest, The Great Terror
13. Jung Chang & Jon Halliday, Mao: The Unknown Story
14. K. H. Reddaway, Les répressions politiques en Europe de l’Est : The Tragedy of the Soviet State: The Growth of Totalitarianism in Eastern Europe (1987).
15. A. Dubček, L’Hiver de Prague : L’Histoire de la Révolution tchécoslovaque (1969).
16. Nicolas Césard, Albanie : Enver Hoxha et le totalitarisme isolé, Le Seuil, 1995.
17. Milovan Djilas, La Nouvelle Classe : Essai sur le système communiste, Gallimard, 1957.
18. Hubertus Knabe, La Stasi : Le système de la terreur, Tallandier, 2007.
19. R. Rainer, La répression en Hongrie en 1956 :, The Hungarian Uprising of 1956: A History (2006).
20. C. E. Chirot, La Roumanie sous Ceaușescu :, Socialism in Romania: An Overview (2000).
21. I. Kenez, L'Armée rouge et l’imposition du socialisme dans les pays d’Europe de l’Est : The History of the Soviet Union (1995).
22. Stéphane Courtois (dir.), Le Livre noir du communisme
23. Moisés Naím, La fin du pouvoir, Gallimard, 2014.
24. Grant Evans, The Politics of Ritual and Remembrance: Laos since 1975, University of Hawaii Press, 1998.
25. Jacobo Machover, La Face cachée du Che, Buchet-Chastel, 2008.
26. Eusebio Mujal-León, The Cuban Military and the Transition to Democracy, Journal of Democracy, 1992.
27. Rory Carroll, Comandante: Hugo Chávez’s Venezuela, Penguin, 2013.
28. Victor Farías, Salvador Allende : Antisémitisme et eugénisme, Le Rocher, 2005.
29. Jacobo Machover, La Face cachée du Che
30. Moisés Naím, La fin du pouvoir
31. Victor Farías, Salvador Allende : Antisémitisme et eugénisme
32. Gérard Prunier, L'Éthiopie contemporaine, Karthala, 2002.





Commentaires

  1. Merci et bravo pour cette synthèse très riche .

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    1. Merci à vous pour ce commentaire si sympathique !

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  2. Du sang, du sang, encore du sang, un fleuve de sang, même si, parait-il, on ne se baigne jamais deux fois dans le même.
    Un flot incessant inspiré par de chastes pensées aux mains blanchies par l'abstraction de l'Idéal, lesquelles n'auront jamais "voulu cela" pour l'Homme quand il leur était parfaitement indifférent d'en sacrifier (chirurgicalement ?) des millions sur l'Autel sacré de la Sainte Idéologie.
    Le massacre est une affaire de prudes indolents, à l'instar de ceux, et celles, qui, tant ectoplasmiques qu'exsangues et caricaturalement cauteleux, pérorent en plateaux, la bouche en coeur, le nez pincé et les tempes sous oeillères, comme on entre en dévotion.
    Une maculée conception en matière de "Bagatelle", comme la rendait si bien en son temps le scandaleux, et non moins scrupuleux, Louis Ferdinand dont le verbe résonne encore fort, au loin d'un lointain désormais plus si lointain.
    Merci pour cette mise en perspective d'un siècle de massacres industriels, laquelle, portée et tendue de son diabolique et irrépressible ressort, projette déjà son onde tragique sur le "monde d'après" ...

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    1. Je vous remercie vivement pour la profondeur de votre lecture et la noblesse de votre retour. Il est rare — et d’autant plus précieux — de rencontrer un regard capable d’entendre non seulement le rythme d’un texte, mais aussi ses silences, ses sources souterraines et ses vertiges. Vos mots, comme toujours d’une justesse pénétrante, me touchent d’autant plus qu’ils restituent au propos sa complexité sans en trahir l’intention. Vous avez su percevoir cette tension, volontairement inconfortable, entre l’ironie acide et la gravité du constat, entre le verbe et le sang, entre le vernis idéologique et les ruines qu’il dissimule.
      Je me réjouis que la résonance célinienne, que vous évoquez avec pertinence, n’ait pas échappé à votre oreille fine, ni le fil tragique tendu entre les époques, comme une corde vibrante dont on espère, au fond, qu’elle ne cède pas, ou pas encore. Merci, donc, non seulement pour vos mots, mais surtout pour votre regard bienveillant, car c’est de lecteurs tels que vous que les textes vivent au-delà de leur propre portée. Bien à vous !

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  3. Encore une découverte du machiavélisme de l'idéologie talmudiste. Une de plus.........

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    1. Il me semble, en effet, qu'à chaque manipulation historique ou politique, nous retombions sans cesse sur les mêmes individus qui causent tous les maux denotre civilisation. Encore une fois, ce n'est qu'un constat et non plus seulement mon opinion ! Bien à vous

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