LA CONSTRUCTION DU MYTHE JUIF - Partie 5
Dans l’histoire qui sert de fondement à l'identité moderne des juifs du monde entier, l’idée des "Temples de Jérusalem" occupe une place centrale, non seulement en tant que symboles spirituels et culturels, mais aussi comme instruments de légitimation d’un mythe historique fondateur et d'un retour sur une "Terre promise" qui accueillerait ces "preuves" d'une existence israélite ancestrale à cet endroit. Pourtant, cette légende ancestrale qui façonne, sans aucun débat contradictoire possible sous peine d'amende, l’identité des Juifs modernes, repose sur une construction narrative illusoire, sinon mensongère elle aussi et dont les racines archéologiques, architecturales et historiques méritent d’être scrutées avec un regard critique.
Bien au-delà de la croyance religieuse ancestrale fantasmée, que nous avons démontée lors des précédents billets, dans celui-ci, c’est l’édification et l'existence même de ces temples, en plein cœur de Jérusalem, qui serait censée justifier la réclamation d'une souveraineté d’une population de colons venus d'Europe de l'Est, tel un héritage sacré indiscutable, que nous allons étudier. Cependant, comme tout ce qui vient de l'Ancien Testament, ce mythe séculaire, si profondément ancré dans la mémoire collective, doit être lui aussi confronté à une réalité historique et archéologique imparable des faits. Car à travers l’étude irréfutable des vestiges archéologiques et des preuves historiques, il devient impératif de pouvoir, non seulement remettre en question cette narration dominante qui attribue aux juifs modernes une légitimité historique incontestable, mais de démontrer tous les mensonges inhérents à cette folie, notamment en ce qui concerne leurs prétentions fantasmées sur la ville de Jérusalem et la terre de Palestine. Car il faut bien savoir si ces temples, et les récits qui les entourent, peuvent réellement être considérés comme des preuves incontestables d’une continuité historique sans faille, ou s'ils sont au contraire, qu’un mythe de plus dont il est grand temps de dénoncer les contradictions ? Et à ce titre, nous verrons que les fondations de ces temples ne sont pas seulement un faux témoignage de croyances anciennes, mais un point central pour la remise en cause de l’instrumentalisation de l’Histoire à des fins politiques et territoriales.
Abordons donc dès à présent la suite sur ce mythe du récit romanesque et de la construction artificielle de l'identité juive moderne, pour nous pencher sur celui des fondations archéologiques, et donc notamment sur les différents "Temples de Jérusalem", qui ont joués un rôle crucial dans la formation et l'ancrage de la légitimité des Hébreux à Jérusalem, puis de l'identité des juifs tels qu'ils se présentent de nos jours. Sachant que le nom "Temple de Jérusalem"(en hébreu בית המקדש Beit ha-Mikdash "maison de Sainteté") désignait déjà, en réalité, différents édifices religieux construits sur le Mont du Temple dans la vieille ville de Jérusalem.
Le mythe du Premier Temple de Jérusalem, tel que relaté dans la Bible hébraïque, occupe une place prépondérante dans l’histoire religieuse et symbolique d’Israël. Selon les textes, ce sanctuaire sacré fut construit au Xe siècle avant notre ère, sur le Mont Moriah, à l’endroit où Abraham aurait tenté de sacrifier son fils. Commandé par Dieu, ce temple incarnait, dans l'imaginaire collectif, la présence divine au cœur du peuple hébreu. Sa destruction marqua un tournant tragique, alimentant une mémoire collective puissante et des espoirs de restauration qui traversent encore les traditions juives. Toujours selon la Bible, ce premier sanctuaire aurait été détruit par les armées de Nabuchodonosor II, en 586 av. J.-C., au cours de la domination des hébreux par les babyloniens. Or, les Hébreux étaient déjà à cette époque sous la domination égyptienne et n'avaient pas la liberté nécessaire pour entreprendre un tel projet architectural et religieux, ni les moyens financiers ou matériels d'une telle entreprise, et n'ont donc tout simplement pas pu construire ce Premier "Temple de Salomon". Mais pourtant, selon leur Bible, ce serait le roi Salomon lui-même, fils de David, qui aurait construit ce temple à Jérusalem vers 970 avant J.-C. en l'honneur de Yahweh et où reposait l'hypothétique Arche d'Alliance. Mais comme toujours, on ne trouve pourtant aucune trace ni du temple, ni des protagonistes dans les études archéologiques ou historiques, ailleurs que dans l'Ancien Testament. Ce qui prouve bien encore une fois, que les revendications territoriales modernes énoncées par les israélites, ne sont que des affabulations.
Seules deux descriptions détaillées du Temple de Salomon sont faites dans le premier livre des Rois (6-7) et dans le second livre des Chroniques (3-4). L'édifice est présenté comme étant rectangulaire et mesurant trente mètres de long, dix de large et quinze de haut. L'entrée, orientée vers l'Est aurait été précédée de deux immenses colonnes de bronze. Mais selon toutes les informations archéologiques disponibles et modernes, aucune trace archéologique de ce Premier Temple de Jérusalem n'a jamais été retrouvée jusqu'à présent. Il n'a jamais existé ailleurs que dans l'Histoire racontée dans la Bible. Et pourtant d'après ce récit fondateur, Salomon aurait obtenu le concours de l'ancien allié de son père, le phénicien Hiram de Tyr. Ce dernier (que glorifient les Francs-maçons) aurait mit à la disposition des hébreux les meilleurs ouvriers et les matériaux les plus précieux de son pays, le Liban : or, bronze, cyprès, olivier, cèdre… Mais malgré l’intensité des fouilles menées à Jérusalem depuis des décennies et souvent par des archéologues israéliens eux-mêmes, aucune preuve matérielle, ni du temple, ni des personnages cités, n’a jamais été découverte. Pas une seule pierre, pas un fondement, pas un artefact identifiable. Rien ne vient étayer l’existence de ce monument en dehors du texte biblique lui-même, écrit et remanié plusieurs siècles après les faits supposés. En revanche, ce "Premier Temple" est un prétexte sacralisé pour justifier des politiques de dépossession, d’éviction et d’annexion dans la vieille ville et bien au-delà. Visiblement, ce que l’archéologie ne peut prouver, le récit religieux l’impose, et ce glissement du mythe à la politique concrète illustre à quel point l’Histoire peut être instrumentalisée. Au cœur de cette construction symbolique réside un mensonge fondateur, accepté comme vérité parce qu’il sert un objectif territorial contemporain.
De plus, l’Arche d’Alliance, censée être un coffre sacré en bois d’acacia recouvert d’or pur, contenant les Tables de la Loi remises à Moïse sur le Mont Sinaï, est l’un des objets les plus emblématiques et les plus insaisissables de la mythologie biblique hébraïque. Selon les récits, elle aurait été placée au cœur du Saint des Saints du Premier Temple de Jérusalem, symbole incontestable, s'il en est, de la présence divine parmi le peuple hébreu. Pourtant, malgré des décennies de fouilles menées par les autorités israéliennes et des archéologues souvent motivés par des visées nationalistes ou religieuses, aucune trace de l’Arche n’a jamais été découverte. Pas le moindre fragment, pas la moindre inscription, pas le moindre indice matériel. L’objet reste là encore un mythe pur, sans ancrage historique ni preuve tangible. Son absence dans les archives égyptiennes, babyloniennes ou assyriennes, pourtant très précises sur le plan administratif et religieux, renforce encore cette conclusion. Et pourtant, l’Arche d'Alliance continue d’alimenter une mystique utilisée pour sacraliser certains lieux de Jérusalem, comme si sa simple mention suffisait à légitimer des ambitions géopolitiques les plus abjectes. Encore une fois, l’imaginaire religieux supplante la rigueur historique, et l’absence de preuves devient, paradoxalement, le socle d’un récit politique fictif mais aux conséquences bien réelles. Car c’est sur la base de ce récit non vérifié, voire invérifiable, que se construit l’un des mythes fondateurs les plus mobilisés dans la légitimation idéologique des colonies israéliennes à Jérusalem.
Face au silence total de l’archéologie concernant le Premier Temple et son insaisissable Arche d’Alliance, le récit biblique ne désarme pas. Il se prolonge avec celui du Second Temple, censé incarner la continuité spirituelle et politique d’un culte pourtant sans fondement historique vérifiable. Là encore, l’Histoire s’écrit a posteriori, à coups de reconstructions idéologiques et de récits arrangés, cette fois pour habiller la domination perse, puis romaine, d’un vernis de légitimité religieuse. L’existence même du Second Temple, tel que décrit dans les récits bibliques et repris par les traditions religieuses postérieures, relève davantage de la construction théologique que de la réalité historique. En effet, selon le récit canonique, ce temple aurait été reconstruit à partir de l'an -536 sous l’impulsion de Zorobabel, un gouverneur juif sous la domination perse, avec l'aval de Cyrus le Grand. Or, les preuves archéologiques de cette prétendue reconstruction sont étonnamment absentes. Aucune trace matérielle indiscutable d’un édifice monumental datant de cette période n’a été retrouvée à Jérusalem, malgré des décennies de fouilles intensives. Pire encore, les couches archéologiques correspondant à la période dite de cette reconstruction ne montrent ni bouleversement urbain d’envergure ni infrastructure digne d’un sanctuaire national capable de rivaliser avec le "Temple de Salomon" décrit dans la Bible.
Sur le plan géopolitique, l’idée qu’un peuple vassal, récemment revenu d’exil, aurait eu les moyens logistiques, financiers et politiques d’ériger un temple grandiose au cœur d’une province perse, défie toute vraisemblance historique. L’Empire achéménide n’avait aucun intérêt stratégique à soutenir la résurgence d’un culte centralisé pouvant renforcer des revendications autonomistes. Les reconstructions évoquées dans Esdras et Néhémie relèvent probablement d’une réforme religieuse interne de petite échelle, et non d’une véritable entreprise architecturale monumentale.
Quant à l’agrandissement prétendument réalisé par Hérode le Grand à partir de l'an 19 av. J.-C., il s’inscrit clairement dans une logique de propagande impériale. Hérode, roi client de Rome, n’a jamais été un souverain légitime aux yeux de l’élite juive traditionnelle. Son projet de reconstruction du Temple, financé avec les ressources de l’Empire, visait avant tout à stabiliser son pouvoir politique et à séduire la population locale par une opération de prestige. L’édifice qui en résulta, le fameux "Temple d’Hérode", n’était pas une renaissance du Temple biblique, mais une construction greco-romaine travestie en symbole national. Son architecture, ses dimensions et ses fonctions répondaient davantage aux standards romains d’urbanisme qu’aux prescriptions mosaïques.
Enfin, l'idée que le Second Temple ait été détruit par les Romains en 70 ap. J.-C. alimente une narration victimaire déconnectée des réalités militaires de l’époque. Ce que les Romains ont détruit lors du siège de Jérusalem n’était pas un sanctuaire ancestral millénaire, mais un complexe politico-religieux instrumentalisé depuis des décennies par une aristocratie collabo, et qui était devenu un foyer de sédition contre l’ordre impérial. La prétendue "destruction du Temple" relève là aussi d’un récit dramatique construit a posteriori pour renforcer l’identité d’un peuple en quête de continuité spirituelle, bien plus que d’un événement documenté par des sources externes crédibles. Cette histoire d'Hérode est surtout connue par les écrits de Yossef ben Matityahou HaCohen, plus connu sous le nom de Flavius Josèphe, historiographe juif d'origine judéenne du 1er siècle, devenu citoyen romain après la fin de la grande révolte judéenne en 71. Il a obtenu cette citoyenneté après s'être rendu à Vespasien en 67 et a ensuite reçu la protection de la famille impériale romaine où il prit le nom de Flavius en l'honneur de ses protecteurs.
L'ouvrage de Flavius Josèphe, "Les Antiquités Judaïques" (Antiquitates Judaicae), rédigé à la fin du 1er siècle, n'est rien d'autre qu'une tentative de faire avaliser au public gréco-romain une vision biaisée de l’histoire juive, construite sur une interprétation complaisante et partiale des événements. L'histoire d'Hérode, relatée dans cette œuvre, s'inspire principalement des écrits de Nicolas de Damas, le secrétaire personnel d'Hérode, dont la vision élogieuse et unilatérale de ce roi tyrannique ne fait qu'ajouter une couche de glorification à une figure déjà mythifiée. Flavius Josèphe, loin d’être un historien impartial, se fait ainsi le propagandiste d’un récit soigneusement élaboré, à la fois politisé et orienté, dans lequel les vérités historiques cèdent la place à des intérêts personnels et idéologiques.
Mais cette tendance à remodeler le passé à des fins idéologiques ne se limite pas à la plume de Flavius Josèphe. Elle s’observe également dans la manière dont certains lieux et symboles ont été réinventés au fil des siècles pour servir une mémoire collective sélective. À l’instar des récits enjolivés sur Hérode, des constructions historiques douteuses ont été élevées au rang de vérités incontestables, alimentant une mythologie nationale déconnectée des faits. Parmi ces mythes persistants, celui du "Mur des Lamentations" s’impose comme un cas exemplaire de réécriture historique au service d’une identité façonnée sur des bases fragiles, voire fallacieuses.
Le "Mur des Lamentations", présenté aujourd’hui comme un pilier sacré de la foi juive et un symbole immuable de l’identité hébraïque, n’est en réalité qu’une mystification historique savamment entretenue. Ce pan de mur vénéré par des millions de fidèles ne constitue en rien un vestige du mythique "Second Temple" (détruit en l’an 70), mais bien d'une structure militaire datant de l’époque romaine. Il ne s’agit pas, comme le colportent les récits pieux, de l’un des murs du sanctuaire d’Hérode, mais d’une section du mur de soutènement de l’esplanade du Temple, une plateforme artificielle érigée sous domination romaine pour asseoir le pouvoir impérial sur Jérusalem. Plus précisément, ce mur fait partie du vaste programme architectural d’Hérode le Grand, client fidèle de Rome, dont les travaux furent supervisés par des ingénieurs romains dans un objectif de contrôle stratégique et non de glorification religieuse. Il servait à stabiliser l'esplanade sur laquelle trônait non pas un temple glorieux et indépendant, mais un complexe cultuel sous tutelle romaine.
Ce n’est qu’à partir du Moyen Âge, et plus intensément à partir du XIXe siècle, que ce mur a été progressivement sacralisé par une réinterprétation fantasmatique, jusqu’à devenir un pilier d’une mémoire religieuse recomposée. Même des archéologues israéliens contemporains, comme ceux affiliés à l'Autorité des Antiquités d'Israël, ont confirmé que les blocs massifs visibles aujourd’hui datent en majorité de l’époque Herodienne, c’est-à-dire d’une phase de romanisation extrême de la Judée. Ce mur n'est donc ni hébraïque dans son essence, ni sacré par fonction originelle, mais bien un vestige d’ingénierie impériale, conçu pour asseoir une domination militaire et politique.
La sacralisation de ce monument de l’oppression romaine relève d’un tour de passe-passe mémoriel, où l’Histoire est tordue jusqu’à ce qu’elle corresponde aux récits nationalistes modernes. Et le "Mur des Lamentations", véritable emblème de la foi juive moderne, n'est en réalité rien de plus qu'une mascarade historique. Ce prétendu vestige sacré, vénéré par des millions de personnes, n'a aucune légitimité judaïque ou hébraïque, comme le prétendent les mythes répétés à l'infini. À travers cette falsification soigneusement orchestrée, on assiste simplement à la transformation d’un symbole de soumission coloniale en un emblème d’élection divine. Une imposture historique monumentale, qui illustre à merveille comment les ruines du passé peuvent être instrumentalisées pour légitimer des mythes identitaires contemporains, en étouffant les vérités dérangeantes sous les incantations commodes de la tradition.
Il est donc frappant de constater à quel point certaines affirmations centrales du judaïsme ancien reposent davantage sur des traditions reconstruites que sur des preuves archéologiques solides. Les prétendus liens historico archéologiques tant de fois énoncés, ne résistent pas à une analyse historique sérieuse. À l’inverse de la topographie chrétienne aujourd’hui confirmée par des fouilles, aucun vestige direct et incontestable des temples de Salomon ou de Zorobabel n’a jamais été exhumé, malgré des décennies de recherches intensives. Cette insistance à sacraliser une structure civile romaine comme lieu saint illustre une volonté tenace de réécrire l’Histoire pour donner une légitimité religieuse à un passé largement reconstruit. Contrairement à cela, la tombe du Christ, quand à elle, identifiée, fouillée et correspondante à des récits précis, témoigne d’une continuité historique que le récit biblique hébraïque peine encore à établir avec rigueur.
Par ailleurs, les récentes fouilles archéologiques menées depuis 2022 sur le site de l’Eglise du Saint-Sépulcre à Jérusalem ont apporté des preuves concrètes qui confirment la description du tombeau de Jésus telle que relatée dans les Évangiles. Sous la direction du professeur Francesca Romana Stasolla, des éléments majeurs ont été mis au jour, dont des sépultures contemporaines de l’époque du Christ, une base circulaire en marbre correspondant à la première monumentalisation de la tombe par Constantin, ainsi que des preuves botaniques (vignes et oliviers) qui confirment l’existence d’un espace vert entre le lieu de la crucifixion et celui de l’ensevelissement, tel que décrit dans l’Évangile de Jean. Ces découvertes, appuyées par des méthodes scientifiques comme la datation et l’analyse palynologique, s’inscrivent dans une continuité historique, topographique et textuelle clairement documentée.
Cette confirmation archéologique de la présence du Christ se distingue fondamentalement de l’approche que l’on peut avoir vis-à-vis de la Bible hébraïque (Ancien Testament), dont les événements majeurs comme l’Exode, le règne unifié de David ou la conquête de Canaan n’ont jusqu’ici trouvé aucune confirmation archéologique indiscutable. À ce jour, la majorité des spécialistes s’accorde à dire que nombre de récits fondateurs de l’hébraïsme relèvent davantage de la théologie ou du mythe national que de l’histoire vérifiée par des sources matérielles. En revanche, la figure historique de Jésus est attestée non seulement par les Évangiles et la tradition chrétienne, mais également par des sources externes non chrétiennes comme Flavius Josèphe ou Tacite, et désormais, par des vestiges concrets retrouvés sous le sol même du Saint-Sépulcre.
Ainsi, les fouilles confirment ce que la tradition chrétienne enseigne depuis deux millénaires, à savoir que Jésus a bel et bien existé, a été crucifié et enseveli à un emplacement précis, aujourd’hui sanctuarisé. La convergence entre les sources bibliques, les témoignages historiques et les preuves archéologiques renforce considérablement la crédibilité historique du Nouveau Testament. En contraste, l’absence de tels recoupements pour les récits centraux de l'Ancien Testament rend toute tentative de validation historique beaucoup plus spéculative. En ce sens, la figure de Jésus se distingue non seulement comme fondatrice du christianisme, mais aussi comme une présence ancrée dans une réalité historique aujourd’hui confirmée par la science. Ainsi, ce qui est présenté aujourd’hui comme un "retour ancestral" d'un peuple "élu" est, en réalité, une création politique moderne, fondée sur une interprétation instrumentale de textes anciens et sur une mythologie réécrite pour servir des intérêts contemporains. Cette manipulation de l’Histoire n’est pas seulement une trahison de la vérité mais devient un outil de guerre, une arme idéologique au service d’un expansionnisme qui se pare des habits trompeurs de la foi.
Il ne s’agit pas d’un simple exercice académique. Les conséquences de cette falsification délibérée de l’Histoire sont catastrophiques. Elle alimente des guerres sans fin qui enrichissent ceux qui les manipulent et détruisent autant des peuples que l'humanité tout entière. Elle a renforcé l’extrémisme religieux d’extrême droite. Les sionistes chrétiens aux États-Unis poussent à l’Armageddon et à la construction d’un Troisième Temple, tandis que les fondamentalistes israéliens appellent ouvertement au nettoyage ethnique. Elle maintient le monde piégé dans un cycle de conflits. En prétendant qu’Israël est un droit ancestral plutôt qu’un projet colonial moderne, les gouvernements occidentaux continuent de financer et d’armer un État qui commet des atrocités au quotidien. Et c’est ici que s’opère la plus odieuse des mystifications modernes de tout ce délire eschatologique où cette obsession pour le "Troisième Temple" repose sur une fiction historique.
Ni le Premier ni le Second Temple n’ont jamais existé sous la forme que leur prête la tradition, pas plus qu’il n’existe la moindre preuve archéologique sérieuse de leur grandeur mythifiée comme nous venons de le démontrer. Et pourtant, sur cette illusion s’édifie l’une des entreprises géopolitiques les plus destructrices de notre temps. Les sionistes chrétiens aux États-Unis, en quête de leur propre apocalypse rédemptrice autant que des bénéfices issus de la guerre, financent et encouragent sans scrupules un projet messianique qui instrumentalise Israël comme catalyseur de la Fin des Temps. De leur côté, les fondamentalistes israéliens, décomplexés, appellent à raser l'Esplanade des Mosquées pour ériger ce "temple" chimérique, dans un climat d’hystérie nationaliste et de ferveur raciale. Le pire de cette folie millénariste, nourrie par des mensonges historiques, maintient la région, et avec elle, le monde, piégée dans un cycle de guerre perpétuelle, où l’utopie théocratique tente de justifier effrontément chaque bombe, chaque expropriation, chaque massacre, et dorénavant un génocide ! Nous sommes les témoins impuissants d'une manipulation délirante à ciel ouvert, sanctifiée par l’ignorance, le fanatisme et l’avidité.
Vu sous cet angle, l’identité juive moderne, fabriquée des colons ashkénazes, est l’un des grands crimes historiques de l’ère moderne. Il a créé un État ethnique illégal doté de l’arme nucléaire, construit sur une terre volée, un État colonialiste suprémaciste qui ose exiger la loyauté du monde, tout en massacrant impunément ceux dont les ancêtres ont vécu sur cette terre pendant des millénaires.
La vérité, débarrassée des mythes et de la propagande, est donc bien différente de la narration dominante véhiculée par le sionisme et leurs sbires. En réalité, les juifs ashkénazes, qui constituent une grande partie des communautés juives modernes, sont un peuple européen, dont les origines remontent à l’Europe de l’Est médiévale et au Khaganat des Khazars, et non au Moyen-Orient. Le prétendu "retour" en Palestine est une aberration politique fabriquée de toutes pièces, une fiction créée pour justifier un projet colonial abjecte, et non un retour historique légitime. Les véritables descendants des Hébreux bibliques, ceux qui ont été présents de façon continue dans la région, sont le peuple palestinien. Tandis que les juifs ashkénazes se sont intégrés aux sociétés européennes, les Palestiniens ont maintenu un lien constant avec leur terre à travers les siècles, absorbant diverses influences culturelles et religieuses tout en restant enracinés dans leur patrie historique. Et rien ne saurait démontrer le contraire.
Le sionisme, loin d’être ce récit édifiant d’un peuple cherchant refuge après des siècles de persécution, est en réalité une opération cynique de transfert géopolitique, orchestrée par des puissances européennes qui voyaient dans la "question juive" un embarras à externaliser. En Palestine, elles ont trouvé le terrain idéal, un territoire stratégique à coloniser, un peuple autochtone à effacer, et un récit biblique à instrumentaliser pour justifier l’injustifiable. La fondation de l’État d’Israël en 1948 ne fut pas un acte de justice réparatrice, mais un épisode brutal d’ingénierie coloniale, où le nettoyage ethnique s’est fait au nom d’un droit prétendument divin. L’expropriation de centaines de milliers de Palestiniens, l’écrasement méthodique de leur culture, la réécriture de leur histoire et l’édification d’un régime d’apartheid n’ont jamais été des erreurs de parcours car ils sont le cœur même du projet. Un projet fondé non sur la survie, mais sur l’annexion, non sur la mémoire, mais sur l’oubli imposé. Le mythe du "retour" juif n’est qu’un rideau de fumée masquant une entreprise raciste de dépossession, soutenue par des alliances perverses entre évangélistes apocalyptiques et stratèges occidentaux.
La propagande voudrait faire passer les Palestiniens pour des intrus, des perturbateurs d’un destin écrit. Mais en vérité, ce sont eux les gardiens de la terre, les derniers témoins vivants d’une continuité historique que l’on tente d’effacer à coups de tanks, de bulldozers et de falsifications. Tant que le monde acceptera cette imposture, il sera complice de l’injustice, otage d’un mensonge devenu système. Car le sionisme n’est pas un mouvement de libération mais un colonialisme maquillé, une entreprise d’ingénierie identitaire, façonnée pour servir des intérêts étrangers et imposée par la force sur un peuple qui n’a jamais cessé d’exister, ni de résister.
Il est temps, enfin, de regarder cette vérité en face, aussi inconfortable soit-elle. Des générations entières ont été élevées dans le mensonge, nourries à une histoire truquée, dressées à voir dans la domination une justice, et dans la résistance une menace. Mais aucune paix ne peut naître de l’illusion. L’humanité ne retrouvera ni la paix ni la grandeur spirituelle tant qu’elle refusera de démanteler les mythes qui justifient la violence. La vérité, aussi brutale soit-elle, est le seul chemin vers la réconciliation véritable, vers une élévation authentique. Il faut le courage de déconstruire les récits sacrés qui ne sont que des prisons mentales, si l’on veut, un jour, bâtir un monde où la justice ne sera plus dictée par le vainqueur, mais inspirée par la mémoire, la dignité et l’humanité partagée.
Il ne s’agissait pas ici de stigmatiser une foi, ni de condamner un peuple pour les récits qui ont structuré son identité au fil des siècles. Il s’agit, bien au contraire, de faire acte de vérité, précisément parce que toute croyance, pour rester vivante, digne et lumineuse, doit pouvoir affronter la réalité, même lorsqu’elle est douloureuse. Ce que nous dénonçons, ce ne sont pas des traditions spirituelles, mais leur détournement cynique à des fins de domination. Ce ne sont pas des individus, mais des idéologies construites sur des falsifications historiques, des récits mythiques manipulés par des intérêts géopolitiques et financiers, au mépris des peuples qui en paient le prix.
Car ce sont bien les peuples juifs, palestiniens, arabes, européens, américains qui tombent sous les balles, fuient sous les bombes, ou vivent dans la peur, pendant que les architectes de cette imposture s’enrichissent, sanctifient leur pouvoir, et se drapent dans le mensonge comme dans une vertu. Tant que ces manipulations ne seront pas exposées pour ce qu’elles sont, c'est à dire une entreprise globale de contrôle, de division et de guerre perpétuelle, il n’y aura ni paix, ni justice, ni élévation véritable.
L'humanité ne pourra prétendre à une quelconque forme de maturité tant qu'elle restera enfermée dans ses délires messianiques, cette obsession pathétique de se croire destinée à une grandeur mythifiée fondée sur des mensonges et des chimères. Ces illusions collectives, entretenues par des idéologies erronées et des croyances aveugles, n'ont fait qu'éloigner l'humanité de la réalité brute et de la sagesse nécessaire à son évolution. Se complaisant dans des récits fallacieux et des visions utopiques, elle persiste à ignorer les évidences et à entretenir la pensée magique, plutôt que d’affronter les défis concrets du monde avec lucidité.
Tant que l'humanité ne se délestera pas de cette quête égoïste de rédemption et d'immortalité, qu'elle chérit comme des mirages, elle demeurera une civilisation immature, prête à se perdre dans ses propres fantasmes. La véritable maturité, loin de ces illusions, réside dans l’acceptation de notre condition, dans la reconnaissance de nos imperfections, et dans une vision réaliste de ce que nous pouvons réellement accomplir.
L’heure n’est plus aux fictions protectrices, mais à la lucidité radicale. Ceux qui cherchent sincèrement la paix doivent oser regarder en face la racine des conflits, démonter les récits trompeurs, et retrouver dans la vérité, même difficile, le point de départ d’un avenir commun. Car seule la vérité, assumée sans compromis, peut libérer les consciences, désarmer les fanatismes, et rouvrir le chemin d’une humanité réconciliée avec elle-même. Refuser cette vérité, c’est prolonger la guerre. L’accueillir, c’est commencer à guérir.
Phil BROQ.
Lien vers : Gaza où l'échec de notre humanité
Bravo pour votre contribution à la compréhension de ce sujet important. Globalement d'accord avec vos analyses, cependant je pense que si, comme vous l'écrivez, "Il faut le courage de déconstruire les récits sacrés qui ne sont que des prisons mentales", cela s'applique aussi bien sûr à l'ensemble des récits de ce genre et donc au catholicisme, qui n'est pas exempt de mythes et de zones d'ombre, loin s'en faut. Ainsi la vérité historique de Jésus-Christ et l'écriture des évangiles sont particulièrement controversées, selon des critiques bien étayées par des recherches sérieuses. Mais ce qui compte c'est, à mon avis, de dégager de sa gangue grossière le message Christique ainsi révélé, en le débarrassant de toutes ses fables pour n'en garder que l'intelligence du cœur : Aime ton prochain comme toi-même...
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