LES CHAROGNARDS DE L'INFORMATION SONT DE FAUX MEDIAS ALTERNATIFS MAIS DE VRAIS PARASITES

Il faut en finir avec cette farce grotesque, ce carnaval de pseudo-résistance médiatique où s’agitent, grimés en justiciers de la vérité, une cohorte de charognards numériques. Se drapant dans les oripeaux de "l'alternatif", ces sites pullulent comme moisissure sur pain rassis, vociférant contre la propagande des médias mainstream tout en pratiquant, sans la moindre vergogne, la plus cynique des escroqueries intellectuelles. Ces faux médias ne sont pas des voix, ce sont des miroirs déformants, des dispositifs à siphonner la lumière des autres. Leur modèle repose sur le vol d’attention, cette nouvelle monnaie du web qu’ils raflent comme des courtiers d’influence.

Il faut donc comprendre que les auteurs indépendants ont plus que jamais besoin de vitrines saines, respectueuses et transparentes, pour porter leurs messages au-delà du cercle restreint des initiés. Et ces plateformes devraient être des espaces d’échange authentiques, où la pensée libre peut circuler sans dévoiement ni exploitation. Pourtant, dans ce paysage miné, rares sont celles qui osent reconnaître la valeur du travail d’écriture à sa juste mesure. La plupart rémunèrent au minimum - quand elles rémunèrent - ce travail de fond, ce combat quotidien contre l’indifférence et la précarité. Les auteurs se retrouvent souvent à livrer leur savoir à prix dérisoire, quand ce n’est pas gratuitement, sacrifiant leur survie économique au profit d’une visibilité illusoire. Sans un cadre équitable, sans une juste compensation, cette précarité tue la créativité, réduit la pensée à une monnaie d’échange fragile, et condamne l’échange intellectuel à n’être qu’un théâtre d’ombres.

L’art du pillage maquillé

Qu’on cesse une bonne fois pour toutes de les appeler "médias alternatifs". Car ce ne sont que des agrégateurs, des recycleurs, des boutiquiers de l’info. Ils ne produisent rien, n’enquêtent sur rien, n’analysent rien. Pas la moindre once de pensée personnelle, pas le moindre effort de synthèse, pas le plus maigre fil de suivi dans leurs colonnes. Ils n’éclairent pas, ils vampirisent. Leurs contenus sont les articles des autres, des véritables auteurs, de ceux qui prennent des risques, qui creusent, qui écrivent, mais qui sont pillés, copiés, recadrés, parfois à peine paraphrasés grâce à l'IA, et surtout republiés comme un buffet froid qu’on sert à des lecteurs crédules, moyennant une obole, un abonnement ou la sempiternelle mendicité numérique à base de "Soutenez-nous" ou "Financez l’info libre", osent-ils dire. Libre ? Non pas libérée, mais plutôt usurpée. Car ces sites dits de "ré-information" pillent à la hache les flux RSS, recrachent en vrac des paragraphes entiers sans même en lire le sens, détournent les mots-clés, sabotent l’indexation de l’auteur originel. Dans ce système, le parasitisme s’y fait algorithmique, mécanique et parfaitement rodé.

La destruction de ce qu’ils exploitent

Et pendant ce temps, que deviennent les auteurs ? Ces plumes indépendantes, souvent isolées, qui, après des semaines de recherche, d’analyse et d’écriture, publient dans l’urgence, sans filet ni soutien, avec l’illusion qu’un travail honnête finira toujours par trouver son public. Mais ce public, ils ne l’atteignent pas, car il est capté, happé, détourné par ces plateformes rapaces. Faute de temps, faute de moyens pour relancer, diffuser, entretenir le lien avec leurs lecteurs, les auteurs sont mis en marge du système même qu’ils alimentent. Et le résultat est aussi cruel qu’absurde puisque ce sont les sites agrégateurs, stériles mais omniprésents, qui récoltent la reconnaissance, les dons, les abonnements, pendant que ceux qui produisent la matière première, les idées, les analyses, crèvent dans l’ombre, invisibilisés et ruinés.

Ces sites se font un nom, une stature, parfois même une réputation d'autorité critique, sur le dos de ceux qu'ils exploitent. Ils centralisent les flux d’attention et les canalisent vers leurs propres caisses, privant les auteurs de toute forme de rétribution directe. Pire, ils les enferment dans une boucle d’invisibilité, où l’auteur n’est plus qu’un fournisseur de matière grise à bas coût, voire gratuit, dont le nom s’efface sous le logo du site qui le parasite. Ils détournent la générosité des lecteurs comme des pickpockets de conscience car ils savent parfaitement que le citoyen désabusé veut soutenir un journalisme courageux, alors ils tendent la sébile à sa place, avec un logo contestataire et trois articles aspirés sur le site de l'auteur sans aucune forme de consentement et encore moins de remerciement.

L'hypocrisie militante

Ces pseudo-résistants de la toile n'ont qu'un seul combat : le leur ! Celui de leur portefeuille. Sous prétexte de lutter contre l’hégémonie médiatique, ils construisent la leur, tel un petit empire sur les ruines de l’éthique journalistique. Ils ne vivent pas de leurs idées, ils vivent des vôtres, des nôtres. De notre plume, de nos analyses, de nos enquêtes, qu'ils rafistolent à coups de "copier-coller". Et ils osent, avec une arrogance digne des pires "éditocrates" qu’ils prétendent dénoncer, se poser en défenseurs de la vérité. Et pendant que ces faussaires encaissent les profits, les plumes qui les nourrissent ferment leurs carnets, abandonnent leur blog, reprennent un travail alimentaire faute de dons ou de soutiens financiers en achetant leurs livres, par exemple. Et le véritable contenu meurt à sa source, remplacé par du bruit recyclé.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, car ces gens-là, ces gestionnaires de sites dits "alternatifs" ne valent pas mieux que ceux qu’ils accusent. Pire encore, ils trahissent sciemment leurs auditeurs comme leurs auteurs. Ils trahissent la cause même qu’ils revendiquent. Car pendant qu’ils encaissent, les véritables journalistes eux, ces auteurs intègres, ces vigies de la pensée ne touchent absolument rien des dividendes récupérés grâce à leurs travail. Pas un centime. Pas une reconnaissance. Juste le silence, l’oubli ou le mépris. Et souvent, la certitude amère d’avoir nourri la bête qui les dévore. 

Leur rhétorique est calibrée en anti-système, antisémantique, anti-tout ! Or, ils miment la critique, mais ne produisent jamais de pensée. Ils radotent l’indignation des autres et se prennent pour des penseurs. Tels des perroquets drapés en prophètes.

Alors non, ce ne sont pas des médias alternatifs, ce sont des parasites. Des éditeurs sans scrupules, déguisés en éveilleurs de conscience. Et leur prolifération n’est pas le signe d’une vitalité médiatique nouvelle, mais bien le symptôme d’une pourriture rampante, d’un opportunisme cynique qui s’engraisse sur les ruines de la vérité, pendant que les véritables voix s’éteignent, noyées dans le vacarme. 

Le combat pour une information libre, critique, exigeante, mérite mieux que ces marchands de vent. Il mérite qu’on nomme les imposteurs pour ce qu’ils sont. Il mérite qu’on cesse de confondre alternativité avec contrefaçon. Il est temps de leur couper le robinet. De ne plus tolérer que l’écriture soit exploitée comme une matière première sans valeur. Il est temps aussi que les auteurs exigent reconnaissance et rétribution pour leur travail. Mais aussi que les lecteurs discernent la source du simulacre, car la vérité ne naît pas du plagiat.

La complaisance nourrit la bête

Car évidemment, cette mécanique n'existerait pas sans la complaisance tacite du public. Et c’est bien le lecteur qui, trop souvent distrait ou pressé, clique, partage et s’abonne, parfois même avec ferveur et bonne conscience, sans jamais interroger la source, sans jamais se demander d’où vient vraiment ce qu’il lit, ni à qui il offre son attention, son argent et sa confiance. En refusant de chercher l’auteur, en choisissant la copie commode plutôt que l’original exigeant, le lecteur devient alors un maillon actif de ce pillage. Il ne subit pas le système, il le valide, l’alimente et le propage. Car chaque clic accordé à ces faussaires est un souffle arraché à une voix véritable. Chaque euro versé à ces plateformes est une pièce volée à l’auteur qu’elles exploitent. Chaque partage mécanique, chaque "like" impulsif est une pelletée de plus jetée sur la tombe des véritables penseurs de ce monde.

Soutenir l’information libre ne consiste pas à financer le plus visible, le plus bruyant, le plus algorithmique. Cela commence déjà par refaire l’effort du discernement, par refuser l’illusion de l’alternative fabriquée et par aller chercher la pensée là où elle surgit, pas là où elle est exploitée, mâchée et recrachée pour nourrir l’engrenage médiatique. Et si l’authenticité se mérite, la vérité se cherche… Or, la liberté ne se consomme pas, elle se défend !

Rompre la chaîne de l’usurpation

Il est grand temps de reprendre possession du territoire de la pensée dissidente. D’en finir avec ce sinistre festin où s’engraissent sans vergogne les parasites du pillage organisé. Les auteurs doivent se lever enfin, réclamer haut et fort leur droit à être cités, reconnus et surtout rétribués. Qu’ils refusent l’effacement de leur nom, la dilution honteuse de leur travail dans la masse informe de ces sites qui vivent de dons mensuels sans jamais payer la marchandise qu'ils vendent. Il est temps qu’ils dénoncent, nommément et publiquement, ces voleurs de contenu, sans plus aucune complaisance et sans demi-mesure. Les lecteurs ont le droit de savoir qui ils rémunèrent et pourquoi.

Car ce combat ne pourra être gagné sans que les lecteurs eux-mêmes reprennent leurs responsabilités. Qu’ils réapprennent à chercher la source, à lire à la racine, à soutenir directement les voix qui méritent vraiment d’être portées. Qu’ils valorisent le temps long, la pensée exigeante, l’analyse rigoureuse, la parole libre car cette richesse rare et coûteuse ne s’achète pas au rabais. Ces lecteurs gloutons, toujours prompts à commenter avec condescendance, à corriger une virgule ou à décréter ce qui est "mal écrit", sont les premiers à ne rien produire, ne rien soutenir, et surtout à ne jamais acheter un seul livre. Sous prétexte qu'ils se sont abonnés, ils pensent avoir "fait leur part"... Ils ont "liké" et quelques uns ont même dépensé moins de 5 € par mois ! Ce qui, les absout de toute autre forme d’engagement...

La vérité, c’est qu’ils vampirisent un écosystème fragile, fondé sur la passion, la sueur et souvent la précarité de ceux qui écrivent encore librement. Ils se veulent eux aussi "éveillés, critiques, dissidents" mais ils ne sont que des consommateurs passifs, parfois même méprisants, qui se servent sans jamais rien construire. Tels des parasites déguisés en soutiens.

Demandez-vous à présent quel est l'intérêt pour un auteur de continuer à nourrir ces plateformes qui se gavent de contenu sans jamais rien rendre ? Qui Publient pour des lecteurs pingres, ingrats, prompts à critiquer mais incapables de lâcher 20€ pour un livre ! Faut-il vraiment persévérer à enrichir des sites devenus décharges à clics pour consommateurs passifs et arrogants ? 

Pour résumer

À force de jeter des perles à ces porcs numériques, l’auteur s’épuise pendant que les parasites se pavanent. Car pendant que les clics s’accumulent et que les dons affluent, ce ne sont pas les créateurs qui sont soutenus, mais bien ces courtiers de contenu, ces exploitants de la pensée des autres, qui se repaissent de l’intelligence sans jamais y contribuer. C’est une économie du vol maquillée en dissidence.

Un site de "réinformation" qui se contente d’agréger des articles glanés ailleurs sans même être capable de produire un éditorial quotidien, de présenter ses auteurs, d’offrir une synthèse claire des enjeux ou d’assumer une ligne éditoriale explicite, n’est rien d’autre qu’une imposture. Sans voix propre, sans cap, sans responsabilité éditoriale, il n’est qu’un distributeur automatique de contenus parasités, un simulacre d’engagement dont le seul moteur est l’illusion de l’alternative, et parfois, soyons lucides, la simple quête de monétisation. Se prétendre "média" sans écrire, sans signer, sans penser, c’est usurper une place qui revient aux véritables artisans de l’information !

Et tous ces partages effrénés sur X, Facebook, Telegram et autres panthéons numériques ne nourrissent que les plateformes elles-mêmes, enflant leurs bases de données, affûtant leurs algorithmes et monétisant jusqu’à la moindre émotion partagée, mais jamais, jamais, ils ne profitent aux plumes qui, dans l’ombre, fournissent la matière première de ce festin digital. Ce sont des agrégateurs idéologiques à la petite semaine, se nourrissant d’un militantisme low-cost pendant que les créateurs de contenu crèvent à produire, sans jamais voir la moindre retombée de leur labeur.

Il faut donc briser ce cercle vicieux. Désindexer ces faussaires du numérique. Boycotter les revendeurs d’illusions. Refuser enfin de confondre contrefaçon avec alternative. Car la liberté d’informer ne se quémande pas entre deux articles volés, ni entre deux réclames déguisées. Elle se conquiert dans l’intégrité, se transmet par la rigueur, et se protège par la fidélité envers ceux qui, dans l’ombre, poursuivent malgré tout l’effort inlassable de penser, d’écrire et de publier.

L’heure est venue de choisir ! Comme "nos emplettes sont nos emplois", nos soutiens sont nos racines. Et de ces racines naîtra, ou non, l’arbre fragile de la véritable liberté intellectuelle. Si vous voulez voir grandir la pensée libre, cessez d’arroser les plantes artificielles. Soutenez les auteurs, pas les agrégateurs. Soutenez l’original, pas la copie ! Car chaque clic est un vote économique. Chaque don est un acte politique. Et chaque silence est un abandon.

Sans votre appui, sans reconnaissance, sans participation financière de votre part, les penseurs décrochent, les écrivains se taisent, les journalistes indépendants s’effacent… Ce n’est pas seulement une profession qui meurt, c’est la lumière dans l’esprit. Ce sont des siècles de conquête intellectuelle qui s’effondrent, faute d’avoir été soutenus à temps. Alors, si ce système perdure, on entrera dans un monde sans pensée et dans un siècle sans penseurs…

Phil BROQ.

Blog de l'éveillé




Commentaires

  1. Le plagiat et le vrai/faux (ou faux/vrai ?), un seul et même sujet, depuis toujours stratégique, quand il est désormais à la pointe la plus aigue de l'actuel ultra-capitalisme numérique.
    Capitalisme de dernière génération, celle des réseaux et du savoir/pouvoir qui amplifie le concept/précepte prohétisé par Marx de "fait social total".
    Capitalisme incessament prédateur de tout espace de gratuité tel celui de la libre pensée, liminaire propice à l'effort nécessaire au discernement.
    Capitalisme producteur industriel d'artefacts, de doubles et de pâles reflets de confort, ajustés sur de fallacieux et commodes "dénominateurs communs" qui tiendront ainsi lieu à leur tour d'autant de lieux communs.
    Capitalisme dès lors d'ingénierie sociale, telle qu'indexée et arrimée désormais sur l'Intelligence artificielle, solution pratique à tous les "comment" au tragique préjudice d'aucuns "pourquoi".
    Capitalisme de la prosaïque Utilité, laquelle se vend au mieux dans le paradigme, actuel et postmoderne, du temps court, temps linéiare qu'il s'agit incessament d'"économiser" dans le cadre impérieux d'une normative gestion comptable métabolisée en masse par le fait scarificateur, et ainsi irréversible, d'une "société de la performance" où jeunisme écervelé, infantilisation constante, idéologie sportive et suivisme donnent le La.
    Captalisme de présentiste fonctionnalisme aux relents insidieux, et oxymoriques, de totalitarisme du consentement, qui enferme dans son perpétuel marasme une consensuelle, et indéfiniment zélée, servitude volontaire.
    Capitalisme de la connaissance déculturée, et pourtant très "acculturée", où l'interprétation constamment abusive ne cesse d'accoitre son emprise sur la radicale réalité, tant matérielle qu'historique des faits bruts.
    Capitalisme des pseudo-débats, lesquels ne font naître que de fausses "alternatives" sans objet au fil d'illusoires controverses prévues ab initio pour conforter d'univoques conclusions préconstruites au gré de frauduleuses pétitions de principes.
    Capitalisme de l'opportunité, de l'emprise et de la "collaboration", où l'Univoque, maquillé en pluralisme, fait Loi.
    Capitalisme de l'escroquerie hors sol qui suspend et neutralise tout esprit critique en se gargarisant hypocritement de "neutralité axiologique".
    Capitalisme de l'Inversion, dont la Matrice a d'ores et déjà saisi d'une contrainte par corps l'ectoplasmique et lunaire organicité sociale résiduelle telle qu'évangélisée par le sirupeux, et non moins anasthésique "Etat de droit".
    Capitalisme à la diabolique, et non moins vénéneuse plasticité, dont les émollientes et sensuelles danses du ventre n'ont pas fini d'ameuter le chaland ...
    Pour autant, grâce vous soit rendue de maintenir par la lutte la vigueur et la lucide virilité d'un regard ancré dans la rudesse, si ce n'est la cruauté, du Réel.
    Bien à vous

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