LE DERNIER ACTE

Sous le poids d'un pouvoir dissonant, d’un président vidé de sa légitimité, la République vacille. Ce qui semblait jadis un modèle d’organisation, d’idéaux et de promesses, n’est plus qu’une scène de théâtre en décomposition, où les acteurs principaux ne sont plus que des figurants. La comédie de la gouvernance s’effondre, un pouvoir aveugle se maintient par inertie et violence, tandis que la société, elle, se défait lentement sous les coups de la pauvreté, de l’injustice et de l’indifférence. Le peuple, pris entre les mailles de l’illusion et du mépris, ne demande plus simplement un changement, il exige la fin de ce système en putréfaction. La fin du spectacle. Et celle d'un pouvoir qui a cessé de croire en lui-même.

Le 10 septembre, la mobilisation "Bloquons tout" a craché le morceau et derrière les slogans creux de solidarité et de justice sociale se dissimulait le véritable projet de l’extrême gauche visant une prise d’otage idéologique par une minorité radicalisée. Les rues n’étaient pas des lieux de débat, mais des théâtres d’intimidation, où le pluralisme était abattu à coups de slogans dogmatiques et de poings levés. Exit les couleurs nationales, jugées coupables de tous les maux ; place aux bannières rouges et palestiniennes, seuls totems autorisés dans ce carnaval autoritaire. Toute divergence d’opinion fut immédiatement sanctionnée, parfois à coups de poings, dans une dérive assumée vers une terreur politique rampante. Ce n'était plus une mobilisation, mais une purge, où le militantisme se mue en inquisition et où l’idéal démocratique meurt sous les cris de ceux qui prétendent le défendre.

Cette scène, loin d’être un accident isolé, s’inscrit dans une vaste mécanique de remodelage idéologique qui dépasse les frontières. En France comme au Royaume-Uni, la propagande médiatique s’est alignée avec un cynisme glacial sur les dogmes progressistes, criminalisant toute opposition au récit dominant. Les émeutes identitaires sont excusées, les violences militantes justifiées, tandis que les mouvements anti-immigration, eux, sont matraqués sans pitié et, pire, effacés du discours public. Ce n’est plus une dérive, c’est une stratégie, une ingénierie sociale impitoyable qui dicte ce qu’il est permis de penser, de dire, de défendre. À force de censurer, de stigmatiser et de réprimer, le pouvoir alimente une fragmentation explosive du tissu national. La guerre civile, bien qu’encore souterraine, n’est plus une fiction dystopique, mais une trajectoire probable, froide, lente, méthodique et rendue inévitable par ceux-là mêmes qui prétendent préserver la paix.

La France s’effondre donc en silence sur les planches vermoulues de son théâtre républicain. À chaque craquement du décor, c’est une illusion de plus qui s’écroule. Le spectacle n’a plus de metteur en scène, plus d’acteurs crédibles, seulement un pouvoir désaccordé qui joue faux, devant une salle qui ne l’écoute plus. Ce qui se joue devant nous n’est pas une simple crise, mais la chute libre d’un État vidé de toute essence, d’un président réduit à une ombre pâle de lui-même, et d’un peuple qui n’a plus la moindre illusion. Les mots, ces mensonges assénés à longueur de journée sur les chaînes info, ne sont plus que du vent. Tout s’effondre, sous nos yeux, dans un vacarme sourd et personne n’est dupe.

Le lien est rompu, définitivement, car entre la nation et ceux qui feignent encore de la gouverner, il ne reste qu’un vide dur, nu, glacé, un silence de pierre où résonne le souffle court d’un pouvoir qui vacille. Et Macron s’y tient comme une ombre résiduelle, une silhouette sans chair ni colonne, plantée au milieu d’un cratère institutionnel qu’il a lui-même creusé. Il ne règne plus, il flotte. Il n’incarne rien, pas même sa propre fonction. Il n’a plus ni honneur, ni majorité, ni voix. Seulement cette obstination triste à durer. Et dans cette survie sans cap ni sens se concentre toute la fatigue, toute la faillite d’un régime qui ne croit même plus à sa propre légende, mais qui s’y accroche encore, les ongles plantés dans le vernis craquelé du pouvoir.

Depuis la désertion de Matignon, le pouvoir s’est replié comme un animal traqué, d’abord dans les murs aveugles de Brégançon, puis dans les salons feutrés de l’Élysée, désormais bunker sans oxygène. Enfermé dans son propre mutisme, Macron gouverne par réflexe, comme un automate aux gestes programmés, persuadé que s’accrocher, même au vide, vaut mieux que chuter. Il dilapide ce qu’il reste des derniers fragments d’économie vivante, de souveraineté industrielle, de crédibilité internationale. Mais c’est précisément cette obstination sèche, mécanique, sans nerf ni vision, qui trahit la vérité nue et l’effondrement n’est plus à venir, il est là, dans chaque mot creux, chaque décision inutile, chaque fuite en avant. La fonction présidentielle est laminée, jadis verticale, presque mystique sous De Gaulle, elle n’est plus qu’un poste de commandement désert, où l’on parle seul, à soi-même, dans le ronron d’un monde qui ne répond plus.

À la colère, Macron n’oppose que le mépris. À la révolte, la menace. À la clameur d’un pays debout, il répond par un silence de marbre et une froideur calculée, comme si l’immobilité pouvait encore faire autorité. Il ne gouverne plus, il défie. Il ne préside pas, il provoque. Il ne parle pas, il assène. Ce n’est plus du pouvoir, c’est une insulte en exercice. Rien ne passe. Rien ne change. Chaque mot est une gifle, chaque geste une provocation, chaque apparition un défi lancé à la société tout entière. Ce n’est plus une présidence, c’est un bras de fer permanent avec la réalité. Et derrière cette posture figée, cet entêtement sans grandeur, il n’y a ni courage ni panache, mais seulement la lâcheté sèche d’un homme qui se terre derrière ses CRS et sa justice aux ordres. Un imposteur drapé dans les oripeaux de la République, protégé non par l’adhésion, mais par la matraque.

Le vote de défiance contre François Bayrou n’a été qu’un détail, une péripétie dérisoire dans l’agonie méthodique d’un pouvoir en décomposition. Bayrou n’a pas chuté, il a été offert, sacrifié comme un fusible éreinté, jeté sous les roues d’un attelage gouvernemental qui ne transporte plus rien d’autre que sa propre inertie. L’homme ne représentait plus qu’un échec lentement mûri, un épouvantail d’autorité déjà crevé. Son éviction, soigneusement chorégraphiée à la veille d’une mobilisation sociale massive et à trois jours du déclassement de la note française par Fitch, relevait moins de la stratégie que du vieux tour de passe-passe visant à faire tomber un pantin pour détourner les yeux du brasier. 

Mais la diversion a échoué. Le rideau a été tiré trop tard. Et ce qu’on voit désormais sur scène, ce n’est plus un gouvernement, mais une troupe épuisée de figurants interchangeables. Lecornu, dernier promu, choisi pour sa docilité, pour son absence totale d’éclat, pour ne surtout pas faire d’ombre à Jupiter, n’est qu’un rouage de plus entre le médiocre et le minable, un reflet fidèle du pouvoir qui l’a nommé. Mais le public ne regarde plus. Il a compris que la pièce était finie, que le théâtre s’est vidé de toute substance. Ce n’est plus un drame que nous vivons mais un épilogue.

Chaque Premier ministre nommé n’est plus qu’un pantin de plus dans une valse grotesque où quatre de ces pantins se sont succédés en vingt mois, tous plus creux, plus fades, plus indéfendables les uns que les autres. On ne gouverne pas un pays avec des silhouettes. On ne tient pas un peuple avec des marionnettes. Pendant que les successeurs défilent, que les médiocres remplacent les faibles, les parasites financiers, eux, restent accrochés à l’appareil d’État comme des sangsues à une bête moribonde. Et pendant que le peuple ploie sous les impôts, les taxes, les coupures budgétaires, les amis des amis se gavent à pleines mains.

Et que dire de ce programme d’austérité, tombé comme une provocation de trop ? Supprimer des jours fériés, geler les aides sociales, demander encore plus à ceux qui n’ont déjà plus rien. Le tout, pendant que l’argent public est dilapidé en aides massives aux grandes entreprises, en dépenses opaques pour une administration obèse, en contributions toujours plus importantes à un budget européen sans contrôle, et en milliards envoyés à l’Ukraine. Tout cela pendant que la dette explose, que le déficit flirte avec l’abîme, et que les intérêts de la dette engloutissent des sommes vertigineuses. C’est de l’insolence à l’état pur.

Le système macronien, édifié sur l’éclatement du paysage politique, la désintégration industrielle et l’effacement culturel, n’existe plus que par la force d’une inertie arrogante, une illusion de stabilité bâtie sur les ruines. À force d’avoir voulu tout incarner, Macron n’incarne plus rien. Il est devenu le noyau malade d’un pouvoir ingouvernable, un vestige dans un empire en déliquescence. Il n’est plus que le dernier verrou, inutile mais obstiné, d’une République en putréfaction. Dans cette posture figée, il ne sauve plus rien, il retarde simplement l’inévitable.

Les institutions ne résistent plus. Depuis la dissolution erratique de 2024, l’Assemblée n’est qu’un champ de ruines, sans majorité, sans projet, sans souveraineté. Le pouvoir ne débat plus, il impose. Il ne gouverne plus, il s’impose. Mais nul ne règne durablement contre le réel. On ne domine pas un pays par la posture, l’intimidation ou l’usure. La défiance n’est plus une ombre. C’est un raz-de-marée.

Et pendant que l’exécutif s’enfonce dans une transe technocratique, incapable de saisir la moindre vibration du réel, la société, elle, se défait, s’évide, se désagrège. Les services publics ne tombent plus, ils s’éteignent, morceau par morceau, comme une carcasse trop longtemps laissée à l’abandon. L’école n’enseigne plus, l’hôpital ne soigne plus, la justice ne protège plus… Tout s’effiloche dans l’indifférence glacée d’un pouvoir occupé à se mettre en scène. Les solidarités se dissolvent, les liens se brisent, les corps se tendent. La colère n’est plus un bruit sourd mais une pulsation continue, un grondement organique, un refus qui s’installe dans les gestes, dans les regards, dans la rue. Face à cela, le pouvoir ne répond que par la crispation en utilisant des postures martiales, des œillades autoritaires, des incantations sécuritaires. Comme si la solennité suffisait à masquer la vacuité. Mais la force, sans légitimité, ne gouverne rien. Elle ne fait plus peur, elle fait rire. Ou pire, elle fait mépriser. Macron peut bien gesticuler, menacer, simuler l’homme d’État, il n’est plus qu’un figurant qui croit encore tenir le rôle principal. À mesure qu’il se raidit, il s’effondre. À mesure qu’il impose, il s’efface. Car un pouvoir sans peuple n’est pas une autorité, c’est une farce tragique. Et cette farce touche à sa fin.

L’opposition, plus que contrôlée sinon complice, elle aussi, n’est plus qu’un décor, un trompe-l’œil fatigué dans cette république d’apparat devenue repaire de brigands en cravate. Soumise, depuis des lustres, aux caprices de Bruxelles et aux impératifs comptables des marchés, elle simule l’indignation avec la mollesse de ceux qui ont déjà capitulé. La motion de destitution portée par La France Insoumise n’est pas une étincelle d’espoir, c’est une manœuvre d’appareil, une gesticulation stratégique pour survivre jusqu’aux prochaines échéances municipales. Rien de plus. Les parlementaires, eux, ne sont plus que des figurants, agitant les bras dans un hémicycle déserté par le réel, pendant que les ministres millionnaires font la morale à un peuple qui compte les centimes. Cette comédie de la représentation a assez duré. Le seuil a été franchi. Les connivences, les petits arrangements, les pactes de silence, les amitiés interclassées entre dominants… tout cela ne passe plus. Le peuple a vu. Et ce qu’il voit, c’est un président devenu masse inerte, lesté par son propre vide. Il ne gouverne plus, il occupe l’espace comme une enclave étrangère. Il ne préside pas, il verrouille. Et dans une démocratie vivante, un verrou qui s’obstine finit toujours par sauter, qu’il le veuille ou non.

Dans ce naufrage général, les médias ne sont plus que le reflet subventionné de la déliquescence qu’ils feignent d’analyser. Réduits à l’état de relais serviles, ils ânonnent les éléments de langage du pouvoir avec la ferveur triste des clercs sans foi. Ils ne questionnent plus, ils répètent. Ils ne dénoncent plus, ils orchestrent. Chaque éditorial devient une pièce de plus dans l’architecture de la propagande, chaque plateau un théâtre d’ombres où l’on mime encore le débat pour mieux en dissimuler l’absence. Arrosés de subsides publics, intimidés par les injonctions privées, ils n’informent plus mais ils encadrent, ils filtrent, ils désamorcent. Ils sont les pompiers zélés d’un régime qui brûle, les scribes d’une monarchie sans couronne, les complices d’un effondrement maquillé en gouvernance. Et leur discrédit, désormais total, ne fait qu’ajouter au vertige de ceux qui cherchent une voix et ne trouvent qu’un écho.

Ils brandissent la guerre contre la Russie, ou plutôt sa mise en scène obsessionnelle, mais ce n’est qu’un artifice de plus dans l’arsenal du pouvoir pour prolonger son règne par la peur. Elle fonctionne comme un rideau de fumée géopolitique où l'on brandit l’ennemi extérieur pour éviter de regarder l’ennemi intérieur. Celui qui sabote le pays depuis l'Elysée ou Matignon, à coups de lois iniques, de violences sociales, de mépris assumé. La Russie n’est pas un danger immédiat, elle est une commodité narrative. Un épouvantail utile pour entretenir l’état d’exception mental, pour maintenir le peuple dans l’angoisse, pour justifier les dérives sécuritaires et étouffer les colères légitimes. Elle divise, elle détourne, elle occupe l’espace symbolique pendant que les fondations républicaines s’effondrent dans un silence complice. Ce n’est pas une guerre, c’est un décor. Ce n’est pas une menace, c’est un prétexte. Et ceux qui l’agitent avec fracas ne défendent pas la démocratie, ils s’en servent comme d’un masque pour mieux en piétiner les principes.

Et pour brouiller encore un peu plus les cartes, l’on feint soudain de s’émouvoir du sort des Palestiniens, comme si la compassion pouvait jaillir d’un pouvoir qui pactise avec les bourreaux. Macron s’affiche inquiet, préoccupé, faussement équilibré, mais pendant qu’il joue les humanistes de façade, la France continue de livrer des armes à Israël, d’alimenter silencieusement l’arsenal d’un État qui bombarde à l’aveugle, qui rase, qui affame. Ce double jeu obscène n’est pas un dérapage, c’est une stratégie. Une tentative grossière de redorer un vernis diplomatique en ruine, d’acheter un semblant de stature morale à coup de déclarations creuses, pendant que les actes, eux, trahissent la réalité. Le peuple palestinien sert ici d’écran, de diversion, de variable d’ajustement dans un storytelling cynique destiné à capter l’attention des foules et à rallier une gauche déboussolée. Mais personne n’est dupe car derrière les mots, il y a les contrats et derrière les larmes, il y a le silence complice des cargaisons. Ce n’est pas de diplomatie qu’il s’agit, mais de manipulation la plus vile.

Et alors que le pays vacille, que les libertés reculent et que la colère monte, les projecteurs médiatiques se braquent, comme par enchantement, sur la villa du Touquet, comme si tout l’édifice de la République reposait sur un mètre carré de gazon. Mais sur l’essentiel, silence. On ne parle jamais de ce qui dérange, jamais de ce qui éclaire vraiment le parcours fulgurant d’un jeune homme financé par un vieil homosexuel propulsé depuis les grandes écoles où il était un cancre jusqu’à l’élite bancaire comme on grimpe un escalier que personne d’autre ne voit. On disserte sur l’adresse de Brigitte, mais jamais sur la généalogie des Trogneux. On ironise sur sa passion pour Molière, mais jamais sur les passerelles invisibles qui mènent d’Amiens à l’Élysée. Ni sur les détournements de l’argent gagné chez son employeur Rothschild.

Car enfin, on ne devient pas banquier associé chez Rothschild (ce sommet fermé, opaque, codé) si l’on n’est pas, d’une manière ou d’une autre, un Rothschild soi-même. Par le sang, par le réseau, par le silence. Cette ascension n’a rien d’un miracle républicain mais relève d’un théâtre discret, où les noms s’effacent, où les origines se brouillent, où les connexions se taisent. Macron n’est pas un intrus dans ce système corrompu, il en est le pur produit, le visage souriant d’une oligarchie qui se perpétue en feignant le changement. Et c’est précisément ce mensonge là qui rend le récit si fragile, car il suffit de l’effleurer pour qu’il s’effondre. Regardez les émissions de Candace Owens, vous comprendrez tout !

Pourtant, la bascule est là. Ce qui, hier encore, relevait de l’indicible (démission, destitution, renversement) s’impose désormais comme l’unique issue respirable. Non parce que les institutions l’envisagent, mais parce que le peuple l’exige, certes à voix basse, à gorge serrée, parfois à genoux, mais avec une intensité que rien ne peut plus contenir. Chaque tentative de bâillonner, chaque phrase arrogante, chaque traîtrise cynique creuse un peu plus le gouffre. Ce rejet n’est plus une humeur, c’est un mouvement souterrain, profond, qui ne demande plus la chute du président mais celle d’un système entier. Le pays n’en peut plus. Il n’en veut plus. Mais il ne sait plus comment se battre contre cette mafia cuirassée, surarmée, barricadée derrière ses lois d’exception et ses blindés intérieurs. La verticalité du pouvoir est devenue un mur. Et face à ce mur, il n’y a ni partis, ni syndicats, ni recours…  seulement un cri qui monte, informe, fragmenté, mais de plus en plus clair.

Macron n’est plus un président mais le symptôme chimiquement pur d’un régime en putréfaction. Il n’a pas simplement failli, il incarne l’obstacle, l’enlisement, l’empêchement. Tant qu’il demeure, tout reste figé, stérile, bloqué dans une attente étouffante. Il est l’homme de trop, le masque blême d’une République exsangue, le corps encore tiède d’une démocratie vidée de son souffle. On ne réforme pas un spectre. On le chasse. On l’enterre. Car à force de se croire au-dessus des lois, au-dessus du peuple, au-dessus même du réel, on finit sous les gravats, englouti par la ruine qu’on a soi-même provoquée. Le pouvoir, lorsqu’il ne vit plus que pour lui-même, devient sa propre tombe. Et ce tombeau se referme toujours. Par la rue ou par la loi. Par les masses ou par le temps. Par le sursaut ou par l’effondrement. Mais il se referme. Inéluctablement.

Face à cette tyrannie silencieuse, il est temps de reprendre le pouvoir sur nos vies, à l’échelle individuelle et collective. Un premier geste de résistance consiste à boycotter les systèmes qui nous asservissent. De cesser d’alimenter cette machine à consommateurs qu’est l’économie numérique en arrêtant l’utilisation du smartphone comme outil de surveillance et de manipulation. Refuser la carte bleue, ce petit morceau de plastique qui nous soumet à un réseau bancaire mondialisé, c’est également retrouver une forme de liberté. Il est possible de revenir aux échanges physiques, en monnaie sonnante et trébuchante, loin de l’œil omniprésent du système financier. Mais au-delà de ces gestes symboliques, il s’agit de rétablir le lien social, de sortir des logiques d’isolement imposées. Renouer le dialogue entre voisins, organiser des rencontres, partager des savoirs et des ressources sans l’intervention d’un État qui ne nous protège plus mais nous divise, voilà des solutions à portée de main. Revenir à des formes d’autosuffisance et de solidarité locale, sans dépendre d’une administration aveugle et incompétente, voilà un choix radical qui nous affranchira peu à peu de cette société contrôlée. Chaque petit acte de résistance compte. Chaque geste qui échappe au système nous rend un peu plus libres. La vraie révolution commence là, dans notre quotidien, loin des institutions, loin des manipulations.

Ce qui peut sembler dérisoire, presque futile comme boycotter le smartphone, refuser la carte bleue, discuter avec son voisin au lieu de se soumettre aux diktats des chaînes d’information, est en réalité le fondement même de la résistance à cet édifice républicain décomposé. Car si l’on regarde de plus près, tout ce qui nous soumet, nous divise, nous rend dociles, repose sur une énorme illusion de pouvoir, une construction sociale fondée sur des mécanismes aussi fragiles qu’invisibles. 

Le système est un château de cartes, et chaque geste de rejet, chaque action individuelle qui rompt avec la norme, contribue à ébranler cet édifice pourrissant. Le pouvoir n’existe que parce que nous lui offrons notre soumission, notre attention, nos gestes quotidiennement contrôlés par la consommation, la surveillance, la dépendance numérique. C'est là, dans ces petites choses que l’on perçoit comme dérisoires, que réside le véritable pouvoir. Ne plus acheter, ne plus consommer, ne plus participer à ce cirque, c’est affaiblir peu à peu les fondations du système. 

Paradoxalement, ce qui semble insignifiant devient la clé pour déstabiliser un ordre qui n’a de stabilité que par notre consentement aveugle. Loin des grands discours politiques et des réformes creuses, c’est dans le quotidien que tout se joue. C'est là, dans cette prétendue dérision, que réside le pouvoir réel de se réapproprier nos vies et de briser la fausse unité d’un système qui repose sur notre passivité.

Il est temps de retirer les œillères et de regarder la vérité en face. La France n’est plus qu’un cadavre politique, vidé de sa substance et réduit à une caricature d’elle-même. Le président, cet homme de paille et de fractures, n’est que le reflet d’un pouvoir incapable, figé dans sa quête absurde de survie. Mais au-delà de ce spectacle sinistre, c’est notre société tout entière qui agonise sous le poids de l’injustice, du mensonge et de l’indifférence.

Cesser de se bercer d’illusions, c’est le premier pas. Il est désormais impératif de ne plus attendre que des changements imposés d’en haut car ils ne viendront pas. Nous devons accepter cette réalité amère qu’un peuple dépossédé de son pouvoir est un peuple qui se condamne à la soumission. Il est grand temps que chacun prenne ses responsabilités. Refuser de se soumettre à cette mascarade, de se laisser diviser et de cautionner l’indignité du système, c’est là le seul acte véritablement politique qui vaille. 

Les institutions s’effondrent, la démocratie agonise, mais il reste encore une voie pour la révolte silencieuse mais ferme, pour l’action individuelle contre l’inertie collective. N'attendez pas le miracle. Ce n’est ni par des élections ni par des discours creux que la France se redressera. C’est par un sursaut personnel, une volonté de ne plus être dupe, de ne plus cautionner cette farce.

Il est plus que temps de quitter le théâtre des illusions, de cesser d'applaudir ce spectacle de déclin et de reprendre, enfin, le pouvoir sur nos vies, loin de l'illusion d'un système qui ne repose plus que sur notre soumission.

Phil BROQ.

Blog de l'éveillé





Commentaires

  1. Splendide billet mon Cher Phil. Que du bon sens sur les solutions et un constat brillant et frappant de la situation de notre pays qui nous met K.O. Nous devons nous relever et agir , chacun à notre niveau en attendant l'inévitable, à savoir l'effondrement total ! C'est écrit et inéluctable.

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  2. En réalité, le carton-pâte ne fait plus recette depuis longtemps en termes d'adhésion au(x) discours déclamés par de pauvres hères grimés d'un pathétique vernis visant à maquiller l'autoritarisme et l'arbitraire les plus bruts en vertueux "fonctionnement démocratique".
    Mais, au-delà de l'adhésion à un discours, se pose la seule question qui vaille, consensuellement éludée par les voix au chapitre mais pertinemment pointée par l'acuité de votre billet, savoir celle de l'adhésion à un système administratif institutionnel, et ainsi bureaucratique, de subvention, qui affilie, domestique et fidélise des millions de crédirentiers, en puissance ou en acte.
    Question qui, me semble-t-il, sera tranchée par ce qui ne peut qu'être extérieur à tout ce théâtre, savoir le REEL qui, selon sa propre tellurique, a d'ores et déjà embarqué la pathétique scénographie de notre pays, et de ses institutions, sur les erratiques ondoiements d'un Titanic qui, tel une tragique réplique de notre histoire nationale du XXème siècle, va se retrouver à (très) brève échéance la quille en l'air.
    Une nouvelle "étrange défaite" telle que savent si bien les concocter nos "élites", désormais morbidement, et addictivement fascinées par les spasmes chimico-convulsifs de toutes les blietzkrieg qu'elles affectionnent de mener, ou de subir (...).
    Traders d'opérette qui ne connaitront, le moment venu et en bons versaillais, que la poudre d'escampette.
    A partir de là ...

    Merci pour le continuum de votre effort.




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  3. Bravo pour ce billet qui démontre bien la situation catastrophique de notre pays. Bien à vous.

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