TRIBUNE POUR LES BOURREAUX, SILENCE POUR LES MORTS.
Tandis que les bombes s’abattent, que les civils tombent et que le droit se tait, la scène internationale continue de dérouler ses rituels creux. Les institutions censées protéger les peuples semblent n’exister que pour préserver les équilibres géopolitiques. Dans ce théâtre d’apparences, les bourreaux défilent à la tribune, les victimes disparaissent des radars, et la justice devient un outil de tri entre les morts légitimes et les morts tolérées. Voici l’envers d’un ordre mondial où la neutralité masque la complicité. Regardez bien cette mécanique honteuse qui maintient l’ordre mondial debout sur une arête de compromissions. D’un côté, une juridiction pénale surgit pour exhiber ses mandats comme on dégainait jadis les lettres de cachet. Elle est rigoureuse, prompte, inflexible, dès lors que la cible est politiquement commode. De l’autre, la même institution, soudain sujette à une prudence étrange, tergiverse, tempère, s’efface. Ce contraste n’est pas une aberration mais bien un systè...